Le hasard n’existe pas, il s’écrit de Jean-Pierre Marongiu

Quand Iris entre dans le café l’Accent Circonflexe, l’écrivain Gabriel Marsiglia est stupéfait. Elle est en tout point le personnage qu’il vient de créer sur son ordinateur.
Pourtant, il suffit qu’Iris s’éloigne un peu trop de Gabriel pour qu’elle tombe sous l’emprise de Maximilien un auteur de littérature horrifique. Gabriel parviendra-t-il à rendre sa liberté à son idéal féminin ? Devra-t-il pour cela sacrifier l’amour de sa vie ?
Paulian Houëlitzer lauréat du prix Goncourt sans jamais avoir écrit une seule ligne est assassiné alors qu’il s’apprêtait à avouer son imposture aux médias. Le commissaire Arthibus qui déteste l’intangible découvre au cours de son enquête des indices qui mènent à son épouse, la reine des audiences télévisées, Sybelle Marchand.
Quels liens relient entre eux les écrivains si ce n’est leur passion des femmes ? À moins que la magie du Vaudou y soit pour quelque chose.
Pré-note
Je remercie Jean-Pierre Marongiu
Livre lu aussi pour le jeu des dix familles 2023 :
Famille : Dans l’histoire
Personnage : Jésus
Rang : Enfant 1
Défi : Une naissance a lieu dans le livre
Mon avis
Je suis en demi-teinte sur ce livre, mais je vais reconnaitre une chose. : je pense qu’il mérite qu’on s’investisse dessus, en se concentrant sur l’intrigue et les nombreux personnages, parce qu’il reste assez complexe dans son intrigue. Pas trop complexe non plus, ça reste compréhensible, mais je reconnais que je ne me suis pas investi autant dedans que j’aurais pu. Ça ne m’a pas empêché de trouver l’histoire intrigante et intéressante.
Surtout pour le côté méta sur l’écriture, je l’avoue. Le côté politique m’a beaucoup moins emporté, mais c’est question de préférence personnelle, ce n’est pas la faute du livre. Et comme ce livre présente plusieurs points de vue, je passais donc de chapitre où j’étais concentré sur l’enquête et sur les aventures de Gabriel et Iris qui étaient totalement méta vis-à-vis de l’écriture et du hasard, a des chapitres sur la politique où je décrochais totalement.
Ce livre cause aussi vaudou, et ça va me permettre de parler d’un autre petit défaut du livre : il a tendance à se lancer dans des explications dignes d’un livre technique. Je ne pense pas qu’il soit dérangeant de présenter le vaudou ou d’expliquer la géologie et les plaques tectoniques, notamment si c’est nécessaire à la compréhension du récit. Mais ici, c’est fait de façon pas si attrayante, peut-être trop technique, et pas inclus dans le récit. Cela aurait mérité d’être plus incorporé au récit, comme on présente un univers au fur et à mesure d’un livre de fantasy par exemple.
Il n’empêche que, appréciant tout ce qui est occulte, ésotérisme, et etc, j’ai appris des choses vis-à-vis des loas et des traditions vaudoues et créoles.
Néanmoins, si on parle du côté enquête, il y a tout pleins de bon côté. Ça m’a rappelé à des endroits un fond d’Agatha Christie dans l’humour placé vis-à-vis d’Arthibus, qui mène l’enquête comme il peut en acceptant le côté surnaturel de l’affaire. Et du côté de Gabriel, il y avait de l’humour appréciable, et un côté réflexion sur l’histoire en elle-même et l’écriture, ainsi que sur la vie des personnages qui m’a beaucoup plu.
Du reste, les personnages en règle générale sont intéressants. Surtout du fait qu’ils ont « une vie propre ». Comme Iris, par exemple. Ils existent parce qu’on les a écrits (mais pas que). J’ai aimé le côté fort de Sybelle et Isaline aussi. C’est vrai qu’il y a pas mal de personnages, mais ils sont assez tous reconnaissables, donc on ne s’y perd pas. Ils ont tous un côté un peu étrange, comme Gabriel qui se prend presque pour Dieu, Loïc et ses guignols, Sybelle et son ambition, Myra et son ambition encore plus grande, etc. Il n’y en a pas tellement que j’ai apprécié, mais j’ai aimé la façon dont ils étaient écrits.
Pour le reste, je pense que la structure de récit était intéressante, bien que possédant quelques lourdeurs : on change de point de vue à quelques chapitres, et si au début plusieurs intrigues semblent se mêler et qu’on peut s’y perdre, tout prend son sens au fur et à mesure. De plus, de nombreux dialogues manquaient de verbes de dialogue et semblaient à des endroits confusants.
Le livre le répète bien assez : il n’y a pas de hasard, aussi, tout finit par s’emboîter comme dans un puzzle, et je dois au moins reconnaître ça : le travail d’écriture reste très bien produit.
Le Meneur des morts d’Alicia Alvarez

Au départ, la vermine semblait bénigne… jusqu’à ce qu’Hamelin sombre dans le chaos. Arthur n’a que treize ans lorsque le mal frappe son village. Tous ceux qu’il connaît succombent et reviennent à la vie avec un seul et unique désir : dévorer de la chair fraîche. Livré à lui-même, Arthur doit tout mettre en œuvre pour survivre jusqu’à l’arrivée du joueur de flûte, maintes fois convoqué par le Maire auparavant. Mais arrivera-t-il à temps ?
Pré-note
Je remercie Alicia Alvarez de m’avoir permis d’accéder à son livre sur Simplement.pro
Livre lu aussi pour le jeu des dix familles 2023 (la consigne spoile un pan de l’intrigue, donc ne lisez pas si vous ne voulez pas savoir) :
Famille : Dans un paquet de mouchoir
Personnage : Les orphelins Baudelaire
Rang : Ancêtre 2
Défi : Un personnage revient d’entre les morts.
Mon avis
Après avoir lu “Pétales d’amour et de bonté” de la même autrice, je dois admettre qu’ici, on est sur une tout autre ambiance. Mais je m’y attendais, et j’étais curieux de voir ce changement. Je reconnais que les zombies n’ont jamais été ma tasse de thé, mais le récit étant court ici, je me suis dit que cela passerait bien. J’avais d’ailleurs raison. Et puis… J’ai un petit faible pour le conte du joueur de flûte d’Hamelin. Un récit à mon goût cruel, mais qui me plaît beaucoup.
La réécriture m’a semblé intéressante dans son idée : le joueur de flûte fait quelque chose qui amène les enfants à être un point central de l’histoire et en découle une horreur différente.
Mais de quoi parle exactement Le Meneur des morts ? D’un village, Hamelin, envahi par les rats, et alors que la misère traîne partout, Arthur, un gamin du village, découvre que tout le monde semble devenir un mort-vivant…
Il y a un aspect assez glauque dans l’histoire, du début à la fin. Mais aussi, une question de “qu’est-ce qui peut nous transformer en monstre”. Les zombies ne sont qu’un prétexte pour montrer une version détournée du conte, et si je me doutais de quelques choses, j’ai trouvé ça intéressant.
J’ai trouvé qu’on était sur un récit de fantastique pur : on ne comprend pas forcément tout, il y a une chute (bien cruelle pour le coup), et même si on n’a pas toutes les clés en main, les réponses qui restent, offrent un point final à l’histoire.
Ce que j’ai aimé aussi, c’est qu’on nous parle d’Arthur comme le personnage principal de l’histoire, mais finalement, y a-t-il un personnage principal ? Le résumé m’a permis d’être surpris durant ma lecture. Je m’imaginais une tout autre histoire, et j’ai ainsi été bien plus happé par le récit qui m’a offert tout à fait autre chose que ce que j’imaginais.
J’ai trouvé que l’écriture allait au genre, et réellement, on est tout à fait au-delà de ce que j’avais déjà vu de l’autrice, et j’ai trouvé ça bien plus intéressant (après, c’est parce qu’il est toujours intéressant de lire des récits tordus pour voir où s’en va le style d’un auteur, en tout cas, à mon sens.)
Finalement, on nous présente des êtres soumis à une mauvaise magie de long en large en travers, et des personnages retranchés dans leurs doutes et l’horreur, avec un côté réaliste à la misère, dans ce fantastique horrible.
J’ai bien aimé, et même si j’avoue avoir été confus à des moments, ou pas d’accord avec les personnages, ça restait un bon récit d’horreur et de fantastique.
Quiver de Julia Watts

Set in rural Tennessee, QUIVER by Julia Watts is a brilliant YA novel that focuses on the unlikely friendship between two teens from opposite sides of the culture wars.
Libby is the oldest child of six, going on seven, in a family that adheres to the “quiverfull” lifestyle: strict evangelical Christians who believe that they should have as many children as God allows because children are like arrows in the quiver of “God’s righteous warriors.” Like the other families who adhere to this philosophy, Libby’s family regards the father as the “Christian patriarch” and leader and the mother as the “helpmeet” who gives birth to, cares for, and homeschools the children.
Meanwhile, Zo is the gender fluid offspring of Libby’s new neighbors who have moved to the country from Knoxville in hopes of living a slower-paced, more natural life.
Zo and hir family are as far to the left ideologically as Libby’s family is to the right, and yet Libby and Zo, who are the same age, feel a connection that leads them to friendship—a friendship that seems doomed from the start because of their families’ differences.
Défi des dix familles 2023
Famille : Dans un autre monde
Personnage : Eadaz Uq Nara
Rang : Parent 1
Défi : Un livre queer au sens le plus large du terme
Pré-note
Oui, c’est livre est en anglais. Il n’empêche que je cherchais des livres avec des personnages non binaires, alors je suis content d’avoir lu celui-ci.
Mon avis
Je cherchais un livre sur la non-binarité, mais ce qui m’attendait au tournant, était un livre avec un personnage non-binaire mais surtout sur la religion. Mais pas que. Sur les différences entre les familles. Sur l’acceptation de soi. Sur si ce qu’on fait est bien ou non (qu’on finisse en enfer ou non). Sur les maltraitances familiales. Il mélange pas mal de chose, ce livre. Il nous dit plein de choses, aussi.
Il raconte l’histoire de Zo et de Libby (Liberty), l’un.e, une personne genderfluid, l’autre, une fille coincée dans des pensées toutes dédiées à Dieu et a un destin qu’elle ne choisit pas. Et j’ai aimé ce que ce livre me disait. Parce qu’il ne jouais pas sur des violences directes, il était plus subtil que ça. Il nous présente la religion du point de vue de Libby. Elle n’a connu que ça, elle vit pour ça, et en même temps, on en sent les travers et les dérives. Les violences. La soumission des femmes. Le manque de connaissance. J’ai détesté le père de Libby. Et pourtant, c’est un personnage clé. Essentiel, dans l’évolution des personnages. Mais il m’a fait froid dans le dos.
J’ai trouvé la structure de ce livre, très intéressante dans sa construction. On commence doucement, sur une seule famille qu’on découvre comme étant consacrée à Dieu, puis sur deux familles qui s’entendent, avant qu’enfin cela n’aille plus parce que leurs façons de voir les choses sont similaires, mais passez pour que ça aille selon Dieu. Et ça se termine sur une question de liberté, et qu’est ce que le véritable mal, et si Dieu nous teste vraiment ou si juste, les mauvaises personnes sont juste en face de nous et que Dieu ne veut sûrement pas ça de nous.
J’ai aimé la tolérance de ce livre. Que ça sois la bienveillance délivrée par les deux familles, ou la conclusion sur la façon de croire en Dieu. J’ai aimé la famille de Zo, Zo tout court, qui m’a paru être un personnage très mature, qui a souffert, mais qui avait quelque chose de doux en iel. J’ai adoré Libby pour la même raison. Libby et Zo se ressemblent dans leur manière d’être, iels sont tranquilles, et tendent à évoluer, à se soutenir, à être loyal.es l’un.e envers l’autre.
Par contre, je n’ai pas trouvé que le côté non binaire prenais beaucoup de place. On est plus sur les dérives de croire en Dieu, mais ça ne m’a pas dérangé. J’ai aimé que ce livre ne dise pas que croire en Dieu est un mal, mais que s’en servir pour des violences familiales, en est une. Et puis, il y a quand même des discussions sur le côté LGBTQ+ de façon assez globale, et pas que sur la non binarité.
Sinon, côté compréhension, vu que je l’ai lu en VO, j’ai trouvé que ce livre se lisait très facilement. Il y a essentiellement des dialogues, mais ils sont relativement marquants. J’ai trouvé ce livre bien écrit, bien que le style ne sois pas aussi important que la façon dont les évènements arrivent, ou le fait que les personnages semblaient réels. Ils semblaient réels, parce qu’ils ne sont pas clichés. Oui, il y a un côté très “vive Dieu” du côté du point de vue de Libby, mais même là, ça me paraissait réaliste (et je parle en tant que personne qui sait ce que c’est de vivre dans une famille pas mal catho). Je parle surtout des personnages et de leur réalisme. On ne part pas dans des conflits explosifs, dans des dérives et des extrêmes directement, pas comme ce qu’on peut croiser à base de personnages fous à lier, et qu’on voit directement qu’ils sont toxiques. Tout se fait “naturellement”. Surtout en terme de montrer la violence familiale et la toxicité. Je me rend même compte maintenant, que si je n’aimais pas le père de Libby, je n’avais pas tout de suite fait le véritable et bon lien avec ce qu’il était réellement.
En vrai, je pense que ma chronique est assez décousue (contrairement à l’histoire que j’ai lu), mais je pense que ce livre mérite d’être lu. Il n’est pas tant un coup de cœur, parce que… Je ne sais pas, ça se sent, quand c’est un coup de cœur, mais j’ai lu Quiver assez vite, et j’ai aimé ce que j’ai lu. J’ai aimé les messages délivrés par l’autrice, et la façon dont s’était fait. Et s’il ne s’arrête pas tant sur la non-binarité, il n’empêche qu’elle reste présente, et que Zo reste un excellent personnage que j’ai trouvé touchant.
Si vous appréciez lire en anglais, je vous le conseille. Il est vraiment bien.
Citations
“I don’t think my problem is with God. It’s with the men who think they speak for Him and the women who obey those men without question.”
(Je ne pense pas que j’ai un problème avec Dieu. Mais j’en ai un avec les hommes qui pensent qu’ils parlent à Sa place et les femmes qui obéit à ces hommes sans se poser de question).
Les Clans du ciel tome 1 : La quête d’Ellie de Jessica Khoury

Ellie rêve de rejoindre la garde royale des Ailes d’or, qui protège la population des attaques de gargouilles, les monstres tapis derrière les nuages. Mais c’est une mission réservée aux castes supérieures de Faucons ou d’Éperviers, et Ellie est née Moineau. Résolue à participer malgré tout à la course de sélection des gardes, Ellie s’échappe de son orphelinat. Elle croise alors le chemin de Nox, un jeune Corbeau. Il l’entraine malgré elle dans une aventure périlleuse, qui va bouleverser le destin d’Ellie et sa vision du monde…
Défi des dix familles 2023
Famille : Dans une ruelle sombre
Personnage : Cosette
Rang : Enfant 1
Défi : Le personnage principal est orphelin
Pré-note
Je tiens à remercier l’opération masse critique de Babelio pour m’avoir permis d’obtenir ce sublime tome 1 (la couverture brille).
Mon avis
De cette chronique, la première chose que je dirais, c’est que j’ai très envie de lire la suite !
Mais de quoi parle cette saga ? D’un monde avec des hommes ailés, correspondant à des espèces d’oiseaux. Ces personnes ailées sont divisées par clans, et chaque clan à un rôle. Il y a un petit fond dystopique quand on regarde bien, ou de lutte de classe, que j’ai trouvé intéressant.
Ellie fait partie des Moineaux, et bien que ce soit un clan inférieur, son plus grand rêve est de rejoindre les Ailes d’Or, chevaliers qui travaillent pour le royaume pour sauver les pauvres gens. Mais tous viennent de clans supérieurs.
À côté de ça, on a une histoire de rencontre avec des voleurs, puis de gargouilles dangereuses dans le ciel qui peuvent tuer des gens.
J’ai beaucoup aimé l’univers de ce livre. Il faut dire que j’adore les oiseaux, donc j’étais très hypé par le fait de suivre l’histoire. Si on reste une structure assez classique avec des personnages “archétypaux”, j’ai trouvé que quelques rôles étaient cassés dans leur trope. Ellie est le héros de base, mais est une fille (ainsi une héroïne), et je l’ai adoré. En plus d’être mignonne, elle est très courageuse, honorable, et peut faire aussi des mauvais choix. Chose que j’ai apprécié. Nox est un voleur “sans cœur” qui s’adoucit un peu et qui avait l’air assez tranquille, Twig est beaucoup trop mignon, et communique avec les animaux, et Gussie est une inventrice de génie qui m’a amusé et un peu attristé aussi dans son histoire.
Plus que ça, si les rebondissements sont prévisibles, j’ai trouvé ça chouette, parce que tout n’était pas ce qui semblait l’être, ou ce qui devrait être.
Et surtout, on est sur un livre qui dénonce le fait que certains sont rejetés puisqu’ils sont “inférieurs” alors qu’ils sont souvent plus en masse. Le fait que chacun devrait être qui il voudrait être, plutôt que ce qui a été déterminé par la société, etc. J’ai trouvé que les messages passés étaient cool.
Ce que j’ai aimé aussi, c’est le suspens sur l’origine du monde. Qui sont les gargouilles ? D’où viennent-elles ? D’où vient la pierre récupérée dans ce tome ? Quelles sont les intentions de cet univers ? Et si on apprend certaines choses, on en a encore à découvrir, et j’ai vraiment hâte de voir tout ça. En fait, je suis à deux doigts de m’acheter le tome 2 en anglais, tellement je ne peux pas patienter jusqu’en 2024 !
J’ai beaucoup aimé l’histoire d’amitié, les choix intéressants que faisaient les personnages, leurs liens et leurs relations. Par exemple, avec Zain qui est bien plus intéressant qu’il ne le paraissait parce qu’il a une réaction bien plus saine à un moment, que si ç’avait été un cliché sur pattes.
Tout semblait vivant, pas si manichéen, et surtout… C’est un univers avec des êtres ailés, et ce que ça implique. Voler, l’utilisation de ces ailes, l’apesanteur, la vitesse, etc. J’ai adoré ce côté-là, mais je ne serais pas un koala volant si je n’aimais pas les oiseaux et le vent.
Du reste, ça se lit bien, c’est fluide, les dialogues sont assez cools, et j’étais souvent accroché au récit (sur la fin, d’ailleurs, je m’énervais tout seul sur les personnages). J’ai trouvé dans l’ensemble ce premier tome très rafraîchissant, ça fait du bien de lire de la jeunesse comme ça, et j’ai vraiment envie d’avoir la suite !
Citations
“Le plus important, quand on a un but, c’est qu’on ne perd pas de temps à pleurer sur son sort. Un but ne vous laisse pas enfermée derrière des barreaux. Il demande de l’action. “
“Je veux un autre monde, dans lequel les rois se soucient du bien-être de leur peuple, et où les règles sont faites pour aider les gens à s’élever, pas pour les oppresser et les écraser.”
Jenny LeClue Detectivù
C’est ma première (ou seconde?) chronique d’un jeu vidéo, mais j’y tenais.Après tout, Jenny LeClue fait aussi un peu référence à quelques trucs d’écrivains…

Jenny LeClue raconte l’histoire d’un auteur, qui écrit essentiellement des livres policiers un peu pour enfant, où il ne se passe pas grand chose. L’auteur, Arthur, se retrouve acculé par son éditeur pour insérer plus de sombre, de meurtre, de choses du genre dans son ouvrage. Alors, il pars dans une histoire rocambolesque, qui cache un large secret sur Arthurton, la ville où se déroule ses histoires.
On a donc parfois des points de vue sur Arthur (on peut bouger ses post it et il y a un côté vraiment meta). Mais la véritable héroïne est bien sûr Jenny LeClue.
Jenny est un personnage assez spécial. Aux yeux de “l’auteur” elle semble sympathique, mais en fait c’est surtout une enfant réservée, qui a du mal à demander de l’aide. Qui est assez introvertie. Qui semble se faire un peu trop confiance. Il faut dire qu’elle a perdu son père tout récemment, et qu’elle reste sous le choc de cet évènement.
Je l’ai trouvé assez mignonne, et les choix qu’on nous donne n’influent pas tant sur sa personnalité au final, mais ça ne m’a pas dérangé. Elle m’a fait rire, et est pleine d’astuce.


Ce jeu est un jeu d’enquête, en plus de nous laisser faire nos choix. Il y a plusieurs mécanismes. A base de chercher des éléments dans le décor avec une loupe, ou de faire déductions, trouver des preuves, voire même quelques énigmes à base de tuyaux à remettre correctement, ou ce genre de chose. La variété du gameplay est assez appréciable, même si le jeu reste assez simple et linéaire à mon sens. De plus, j’ai trouvé que l’animation de la loupe était parfois un peu longue.
Sous des aspects graphiques assez jolis et soigné, faits de plusieurs couches, comme du papier (je crois que ça a un nom mais j’ai oublié), on nous présente un jeu certes coloré, mais aussi assez sombre.
J’ai beaucoup aimé comment ce côté sombre était traité. Ce n’est pas de la surdose d’horreur, tout est fait assez subtilement. Comme le cauchemar de Jenny qui par exemple présente une version du deuil intéressante. J’ai bien aimé le traitement de ce passage.
Mais plus que ça, bien que ce passage était long, j’ai aimé le moment dans les mines, avec ces formes de gens qui nous suivent, bougent avec nous. Il y a un petit côté creepy, et aussi, très joli.


Si les personnages restent assez “communs”, ils sortaient tous un peu de leurs archétypes, et m’ont pas mal plu. Notamment Suzie, qu’on découvre être une personne charmante bien qu’un peu trop expansive.
J’ai bien aimé l’évolution de l’histoire, les mystères d’Arthurton qu’on découvre au fur et à mesure, l’évolution de Jenny vis-à-vis de ça, j’ai trouvé que l’écriture scénaristique était bien. Si on omet la fin…
J’ai vu beaucoup de chroniques en parler et je suis assez d’accord. La fin n’est pas terrible. Elle nous laisse sur trop de secrets, trop de choses non dites. Elle n’explique pas tout. Et c’est bien dommage.
On nous promets une suite (qui apparemment est vraiment en cours en 2023) mais je trouve que c’est dommage que ça ne se termine pas vraiment, et ça me laisse sur un goût amer.
Néanmoins, je pense que si on aime les jeux d’enquêtes, ce jeu peut être vraiment cool.
