Olivier Moreau, écrivain délaissé par la Muse, retourne dans le village de sa Grand-Mère, récemment décédée, pour mettre de l’ordre dans ses affaires comme dans son esprit. Il y renoue avec les souvenirs de son enfance, et redécouvre un étrange personnage de conte populaire local surnommé le Vert-de-Lierre, cet antique vampire végétal qui le fascinait enfant. Cet intérêt va déclencher des visions et cauchemars chez l’écrivain en mal d’imaginaire ainsi que la rencontre de deux femmes tout aussi intrigantes l’une que l’autre.
À quel prix Olivier retrouvera-t-il sa muse ?
J’avoue que le résumé offre l’ambiance gothique et végétale que le livre nous dépeint. Si je suis un peu friand du côté gothique des livres, le côté plus sensuel n’est pas réellement ce qui m’intéresse le plus dans ma lecture. Néanmoins, j’ai quand même aimé ce que lisais. C’est un livre à ambiance, où on nous présente un conte, qui rencontre la réalité, sous les yeux rationnels d’un héros que j’ai trouvé alors très stupide.
Mais il n’est en soit pas stupide, il est… Rationnel. Sa dissonance cognitive fait qu’il ne comprend pas de suite le lien entre tout ce que son esprit lui souffle. Même si, pour nous, lecteurs, ça peut être tout de même assez frustrant.
J’avoue avoir apprécié l’élément qui se dégageait du livre. Peut-être qu’à certains endroits, j’ai trouvé que ça faisait un peu beaucoup de végétal à mon goût, ça m’a plu tout de même. D’autant que j’adore le lierre, et qu’il y avait cette notion noueuse, et empoisonnée, qui se détachait de la beauté des feuilles, dans les mots donnés par l’autrice.
Bien qu’à certains endroits, l’écriture m’a semblé trop simpliste, à d’autres moments, et notamment dans le récit de Rose, on sentait la volonté d’une poésie végétale, et c’était assez sympa à lire.
Ça m’a rappelé l’art nouveau. Et bon, c’est mon mouvement artistique préféré, donc j’avoue, ça m’a un peu touché. Ce côté très organique, féminin. On a l’histoire d’un personnage mystérieux, le “Lierreux” même si le suspens à mon goût n’est pas très élevé et qu’on comprend vite qui est quoi quand comment. Peut-être que c’était un peu trop rapide de se douter de ce qu’il se trame.. Ce qui a rendu encore plus frustrant l’existence du héros et de sa rationalité. Aussi si de mon côté Rose ne m’a pas ensorcelé, j’ai trouvé que son côté envoûtant était assez bien décrit.
Du reste, j’ai aimé l’idée de la créature, c’était mon plus grand mystère. Qu’est ce que c’était exactement. Et au final, c’est juste un Vert-de-Lierre, une sorte de mélange étrange entre plusieurs mythes que je connais bien. A vrai dire, j’ai même pensé à Mélusine, parce que je l’associe souvent aux cheveux roux même si en soit je ne sais pas s’il y a un lien.
Et il y a un côté assez féministe, sur la délivrance de la femme, de ses besoins, sur l’emprise de l’homme qui se pense tout permis et qui ne vois en elle que son corps et rien d’autre. Néanmoins j’aurais aimé… Je ne sais pas, une délivrance peut-être plus marquée, mais ça n’empêchait que le message était bien passé pour moi.
Par contre, ce que j’ai apprécié, c’est qu’à aucun moment le livre ne se voulait vulgaire. Et si encore une fois, je crois que tout ce qui est sensuel, ça ne marche pas trop quand il s’agit du format livre sur moi, c’était bien que ça soit juste sensuel et pas plus.
Ainsi, j’ai bien aimé ma lecture, qui répond à sa promesse narrative, et nous plonge dans une certaine ambiance qui, si elle ne m’a pas conquise jusqu’au bout, m’a été agréable à lire.