La nuit tome 1 : Le Masque du loup d’Anne-Sophie Renaudin

Un millénaire s’est écoulé depuis l’effondrement du monde et des civilisations humaines qui le dominaient. Malgré tous les fléaux infligés à leur espèce, les derniers survivants ont su rebâtir de nouveaux empires, un nouveau chapitre de l’Histoire des Hommes, tristement inspiré de celui de leurs prédécesseurs. Au Royaume des Croyants, où les femmes n’ont valeur de pions sur l’échiquier des puissants au pouvoir, Rozen devra choisir entre l’honneur de sa famille et la liberté. Entre le poids d’un mariage forcé, et celui d’un masque, de plus en plus lourd à porter. Mais surtout, lever le voile des illusions de cette nouvelle civilisation amnésique, avant que La Nuit se répande sur le monde. Une quête de sens, d’identité et de liberté, où les apparences se révèlent toujours trompeuses.

Défi des dix familles 2023


Famille : Dans une ruelle sombre
Personnage : Remus Lupin
Rang : Cousin 1
Défi : Il y a le mot “nuit” dans le titre

Prix des auteurs inconnus 2023

Ce livre a été lu dans le cadre du Prix des auteurs inconnus 2023, puisqu’il fait partie des 5 lauréats de la catégorie imaginaire ! Je vous invite à découvrir ce prix qui permets de mettre en avant les auteurs autoédités ou édités dans des micros maisons d’éditions.

Mon avis

Pour le début du prix des auteurs inconnus, on peut dire que je commence fort, puisque je commence par la lecture d’un “gros” livre. La Nuit fait en effet à peu près 600 à 700 pages (ça dépendait de comment j’agrandissais mon application de lecture), et est donc assez dense. Mais si l’extrait ne m’avait pas déçu, le reste non plus.
Tout n’était pas parfait, aussi, je vais ainsi eh bien… Rédiger une chronique comme il se doit.

Commençons par le commencement. Ce que le livre nous annonce, ce qu’il nous promet : une histoire avec un peu de fantastique en fond, qui reste subtil et en fond, dans un monde futuriste, mais en fait rétrogradé, proche de l’époque des Misérables. Je fais le parallèle, parce qu’il y a quelques moments qui m’y ont fait penser.
On nous présente un monde un chouïa dystopique, sinon proche de cette époque où les nobles faisaient ce qu’ils voulaient, quand les pauvres trinquaient pour eux.
J’ai bien aimé comment c’était posé, comment chaque personnage provient d’un environnement différent, et que chacun nous fasse découvrir une facette de l’univers. J’ai apprécié le discours sur les femmes, bien qu’il soit simple, il reste un tant soit peu marqué et marquant. Notamment pour Rozen.

Qu’une héroïne se cache sous des doublures de maquillages, pour éviter de devoir être cette femme qu’on donne à marier, m’a pas mal plu. C’est dommage, d’ailleurs, qu’elle subisse finalement les aléas d’une romance qui ne m’a fait ni chaud ni froid, bien que je l’aie comprise, en termes de raisons et d’écriture, j’aurais des choses à redire. Seulement, je ne peux pas le faire sans spoiler, aussi, je ne peux pas le faire ici.
J’ai apprécié Rozen et son petit jeu, son rôle de personnage central, de femme qui se bat pour ce qu’elle veut, pour sa liberté.

Du reste, on découvre bien sûr d’autres personnages “principaux”, comme Swen, qui m’a intéressé grâce à son rôle de sidekick, puisque au final, on ne voit pas le “prince” (enfin le garde dans ce cas), mais son bras droit, et c’est plutôt rare pour être cité. On rencontre aussi Olem, qui fera écho au début du livre, et Isore, qui m’a fait penser à une Fantine pour qui le malheur et la malchance semblent quotidiens. C’est d’ailleurs celle qui m’a le moins touché, parce que je ne me suis pas senti impliqué dans son histoire, pourtant horrible, qui montre un autre aspect important de la société et des femmes.

Néanmoins, si je parle surtout des personnages plus que de l’histoire, c’est puisque l’histoire dépend de ses personnages. Il y a une chose que j’ai appréciée dans “La Nuit”, c’est que ses personnages résonnaient réellement. Ils étaient vivants. Ils avaient cet attrait que j’apprécie dans l’écriture de ceux-ci, des dialogues corrects, une profondeur d’existence qui sent qu’ils sont travaillés, qu’ils ne sont pas juste des clichés d’eux-mêmes.

Et c’est aussi pour ça que j’ai un tant soit peu moins aimé vers la fin. Parce que ces personnages résonnants perdaient quelque peu de leurs saveurs pour devenir le cliché de leur “trope” de base, au lieu d’en devenir plus complexe.

Il y a aussi une chose que j’ai appréciée dans l’ouvrage, c’est le côté politique. J’ai… Beaucoup de mal avec la politique, je n’aime pas la fantasy politique. La Nuit n’est pas de la fantasy politique, mais on retrouve pas mal de batailles politiques avec Le Masque de Loup, ou même Rozen, et je dois admettre que c’était agréablement bien fait, pas lourd, pas ennuyant. Ça coulait de source, et les dialogues et batailles de mots étaient plaisants.

En soi, cela démontre une certaine qualité d’écriture, et un travail réel sur tout ce qui fait pour finir la saga de La Nuit.
Et petite chose : j’ai beaucoup apprécié ce personnage du Masque du loup, bien que j’aie quasiment deviné à l’instant son secret.

Finalement, si la fin peut laisser sur sa faim, j’ai appris que l’autrice s’était amusée à écrire 1500 pages avant de les couper par tome et… Je dois admettre que c’est assez audacieux et intéressant. Donc ça ne m’a pas dérangé, mais j’avoue que mon attrait s’est essoufflé sur la fin, et je ne sais pas si je lirai la suite.
Même si je pense que l’ouvrage vaut la peine d’être lu, et que malgré sa longueur, je ne me suis pas ennuyé, pas avant les 100 dernières pages. C’est plaisant, bien écrit, réfléchi, bref, on était proche du coup de cœur.

Les annales du Disque-Monde tome 7 : Pyramides de Terry Pratchett

Teppicymon XXVII est mort et il a un peu de mal à se faire à cette idée. Même s’il respecte le professionnalisme des embaumeurs, voir ces sympathiques artisans plongés jusqu’aux coudes dans vos entrailles a quelque chose qui vous remue les tripes.
Son fils va lui succéder et lui aussi a quelque difficulté à s’adapter à la nouvelle situation. Pas facile d’hériter du trône quand on est encore un ado et qu’on vient d’achever ses études à la Guilde des assassins…
Vous voilà soudain responsable du lever du soleil comme de l’abondance des récoltes. Et les ennuis vous guettent : vaches grasses, vaches maigres, sphinx, prêtres fanatiques, crocodile sacrés et momies vagabondes.
Sans compter que la Grande Pyramide a précipité le royaume dans une faille spatiotemporelle.

Défi des dix familles 2023


Famille : Dans le coeur
Personnage : Julie Perrin
Rang : Enfant 2
Défi : Le personnage principal se rebelle

Mon avis

Septième tome des annales du disque monde, et je retrouve ce qui fait le charme de cette série : des persos ambigus, un peu drôles, souvent justes, et qui sont dépassés par ce monde un peu bizarre. Ici, on nous présente une aventure un peu dans une sorte d’Egypte, avec des momies, des pyramides, et des règles à respecter, encore et toujours. J’ai beaucoup aimé le personnage principal de cette aventure. Teppic est… Normal. Dans le sens, où malgré son éducation, il n’a rien d’un roi et il semble un peu insouciant. Il m’a rappelé le héros dans Trois soeurcières, à ceci près qu’il était plus ambigu en terme d’alignement. J’ai beaucoup aimé ce personnage, et ce qui lui arrive. Tout est mélangé avec le spatio temporel, et on fait aussi des parallèles avec les cultures anciennes. J’ai aimé le déroulement, et surtout la conclusion de fin. J’ai bien rigolé, malgré quelques passages un peu longuets, et je l’ai terminé assez vite. Ma chronique est assez courte, mais en vrai, si vous aimez les annales du disque monde, on est sur du classique, et j’ai bien aimé ma lecture. Ce que j’ai aimé aussi, c‘est que je me suis rendu compte que Pratchett faisait parler ses personnages de façon différente, et c’est appréciable. 

Le peuple invisible tome 1 : l’eau du Léthé d’Anaïs Cros

Alsace – 2014. À l’hôpital où il travaille, Franck assiste au combat entre deux étonnants patients : l’un utilise une épée d’un autre âge, l’autre des ongles démesurés qui s’apparentent plus à des griffes. Bien malgré lui, il vient de découvrir l’existence du Peuple Invisible… Strasbourg – 1586. C’est sous l’apparence d’un garçon que la jeune Katell est devenue l’apprentie d’un imprimeur réputé. Malgré tout son respect pour son maître, elle comprend qu’il dissimule certains secrets et fréquente des êtres aussi singuliers que dangereux. À travers le temps, c’est une même quête qui va unir ces deux personnages et les entraîner à la découverte du mystérieux Peuple Invisible.

Défi des dix familles 2023


Famille : Dans un autre monde
Personnage : Edward Cullen
Rang : Ancêtre 1
Défi : Le personnage principal saigne *les règles (menstruations) fonctionnent également

Mon avis

J’aime les livres qui prennent les tropes de base, et les broient pour en faire quelque chose de bien plus humain et réaliste. J’aime aussi, bien sûr, les livres qui parlent du Petit Peuple, au-delà des vampires et des loups-garous. Et vous vous en doutez, l’eau du Léthé nous embarque un peu dans tout ça. Que ça soit en 1586 et 2014, ce livre nous fait découvrir Strasbourg, et ses mystères étranges, à partir du Peuple Invisible.

Ce Peuple, qui, de toute évidence, se bat pour une seule chose : l’eau du Léthé. Cette eau aux propriétés fascinantes, autant pour le camp du “bien” ou du “mal”. Même si, dans ce roman, cette nuance n’est pas tant exprimée, et se veut plus nuancée, justement. 

J’ai beaucoup aimé les deux points de vue, mais surtout, bien sûr; le personnage clé qui relie les deux : Kieran Matheson. Ce personnage ambigu, qui n’est pas parfait, et qui a fait beaucoup de choses mauvaises, dans les principes. Mais pourtant, est-il si vilain que ça ? Là est la grande question de l’ouvrage, qui nous le présente sous toutes ses formes. Surtout confiant, bien sûr, mais aussi hésitant, et mal en point. Et j’ai aimé ça. J’ai aimé ce que le livre nous propose, au niveau de ce personnage. Un air tout puissant, mais loin d’être parfait. Un personnage auquel on s’attache ou non, mais qui nous interroge.

Et ceci est aidé que nous sommes du point de vue de deux inconnus de l’enchanté : Katell ou Frank. 

Katell m’a énormément touché, et j’ai beaucoup aimé son histoire, qui en quelques moments devient des plus difficiles. Et pourtant, elle continue de s’accrocher à la vie. Du reste, Frank est plus posé, plus passif. Il fait moins autant qu’il observe. Pour une introduction à l’univers, j’ai trouvé que c’était intéressant. Et j’ai apprécié ces deux protagonistes assez différents. 

J’ai apprécié aussi les rebondissements, les nuances des personnages. Et, aussi bizarre que ça puisse paraître, j’avais un tant soi peu deviné la fin, mais ça ne m’a pas dérangé, j’ai trouvé ça super. Parce qu’encore une fois, ça sortait des tropes de base et ça présentait un aspect presque plus réaliste à la chose. 

D’autant que pour son univers fantaisiste dans un fond de Strasbourg, je trouve que l’eau du Léthé se lit bien, et questionne parfois. 

Bref j’ai bien aimé ma lecture, et je lirais sûrement la suite. 

Note amusante

Je suis allé à Strasbourg récemment tandis que je n’avais pas fini ma lecture, et, de fait, j’ai trimballé le livre avec moi, avec cette sensation que je le ramenais chez lui.

Dieu est un voleur qui marche dans la nuit de Quentin Bruet-Ferréol

Entre roman noir et récit d’initiation, Dieu est un voleur qui marche dans la nuit est le fruit de sept années d’enquête sur la secte Heaven’s Gate, rendue célèbre par le suicide collectif de ses trente-neuf adeptes en mars 1997
Californie, 1997. Trente-neuf corps retrouvés dans une villa. Uniformes noirs. Draps mauves sur le visage. La mort semble être venue à eux paisiblement. Et pourtant, un signal clignote sur tous les ordinateurs : « Alerte rouge ».
Vingt ans plus tôt, Barthélemy, jeune hippie au bout du rouleau, rencontre Dieu lui-même dans un motel miteux. Pour devenir l’un des disciples de ce quadragénaire charismatique, il doit renoncer à l’amour, à sa famille et jusqu’à sa propre humanité. S’il y parvient, son maître lui a promis, il lui ouvrira les portes du paradis.
Pour l’auteur, tout commence le jour où il découvre le site Internet de la secte Heaven’s Gate. Comment peut-il être encore actif, alors que tous ses membres sont morts lors du suicide collectif ?
Première secte de l’ère Internet, Heaven’s Gate annonçait les tensions qui agitent nos sociétés contemporaines. Inspiré de faits réels, ce roman est une plongée vertigineuse dans le fait divers le plus étrange du XXe siècle et dans l’âme de ses adeptes en quête d’absolu, qui nous ressemblent bien plus qu’on ne peut l’imaginer.

Défi des dix familles 2023


Famille : Dans un paquet de mouchoir
Personnage : Aragon
Rang : Grand-Parent 2
Défi : Vous pouvez écrire votre pseudo à partir des lettres du titre (“Volant” de KoalaVolant)

Mon avis

Centré autour de l’évènement tragique de la secte Heaven’s Gate, et de l’histoire de celle-ci, l’auteur a choisi de le faire d’un point de vue presque “fictionnel”, surtout “romancé”. Ca peut dérouter, car le côté moins témoignage, nous emmène au moins plus dans la tête des gens qui y étaient. Tout en ayant pour question “est ce que c’est vraiment arrivé”. 

La réponse à cette question, est pour moi “oui sûrement mais pas tout à fait de la même façon”. 

J’ai trouvé que la lecture de l’ouvrage permettait plus facilement de se plonger dans la tête d’une personne qui pourrait terminer dans une secte. Comment cela pourrait arriver, et comment la secte a changé au fur et à mesure. On a tout une chronologie, qui nous permet de suivre l’histoire, et honnêtement, les pages se tournent très facilement. La lecture est fluide, les chapitres sont courts, et il y a plusieurs passages impactants. 

Le livre ne veux pas faire juste dans “l’horreur”, j’ai trouvé une certaine douceur dans le récit, un peu d’ironie aussi. C’était appréciable, et ça permettait d’apprécier quelques personnages, même d’un point de vue objectif. De chercher à comprendre ce qui est arrivé dans la tête de “Do et Ti”, et de ceux qui les ont suivi. 

Sans que le livre ne donne des raisons à certains actes, on peut les interpreter, faire une analyse. 

Le livre ne prétends pas donner les réponses, mais nous conter une histoire. Réelle et cruelle, en soit. Mais une histoire quand même. 

Le plus gros défaut serait que le côté romancé donne parfois l’impression de survoler des choses. 

Ayant apprécié ma lecture, si l’auteur venait à revenir avec des récits du genre sur d’autres sectes, ou des choses du genres, ça serais appréciable. 

Les potos d’abord de Rachel Corenblit

Lequel de nous deux a eu l’idée ? On se l’est demandé, après. Lequel de nous deux a proposé à l’autre en premier ce plan foireux qui n’était pas sensé en être un . Sur le papier, c’était même une idée brillante. Le genre de truc que tu imagines en te disant, on va être si bien là-bas, calés sur la plage, à regarder le soleil plonger dans la mer, à se boire des bières à la cool, les doigts de pieds en éventail, une brise légère frôlant nos cheveux, les yeux perdus sur l’horizon limpide. Parfaitement heureux. Seuls. Rien que nous deux. Et les coquillages. Entre potos.

Nathan et son meilleur ami Ihmed partent en vacances sans leurs parents pour la première fois. Mais cette soudaine indépendance va mettre à mal leur amitié de toujours…

Mon avis

Cette chronique sera sûrement aussi courte que ce livre. Petit livre jeunesse, il se lit bien, et présente deux garçons qui partent en vacances, et qui vont devoir “subir” les aléas de l’aléatoire et de la vie. Ainsi, Nathan va comprendre notamment qu’il est différent d’Ihmed.

J’ai aimé comment Nathan ne jugeait absolument pas son ami, et ne se rendait ainsi pas compte de la douleur et des difficultés que celui-ci traverse. Il l’admire, en est presque jaloux, mais ne voit pas un souci qui va pourtant entamer un bref instant leur amitié. C’était intéressant comme lecture, notamment par son écriture. Tout n’était pas parfait, mais il y avait quelque chose de bref, et d’amusant dans la façon d’écrire. 

D’autant que la structure était bien posé, et que tout s’enchaîne comme il se faut. J’avoue avoir trouvé leur amitié assez touchante, bien que plus qu’une amitié, il y avait quelques codes un peu étranges qui étaient plus propres à une relation plus forte. On est vraiment sur deux adolescents qui ne comprennent pas encore la vie adulte mais qui font de leur mieux. 

Je pense qu’il vaut la peine d’être lu, d’autant que ça se lit vite, sauf si on est sûrement plus jeune, vu que c’est normalement destiné à la jeunesse.