Dieu est un voleur qui marche dans la nuit de Quentin Bruet-Ferréol

Entre roman noir et récit d’initiation, Dieu est un voleur qui marche dans la nuit est le fruit de sept années d’enquête sur la secte Heaven’s Gate, rendue célèbre par le suicide collectif de ses trente-neuf adeptes en mars 1997
Californie, 1997. Trente-neuf corps retrouvés dans une villa. Uniformes noirs. Draps mauves sur le visage. La mort semble être venue à eux paisiblement. Et pourtant, un signal clignote sur tous les ordinateurs : « Alerte rouge ».
Vingt ans plus tôt, Barthélemy, jeune hippie au bout du rouleau, rencontre Dieu lui-même dans un motel miteux. Pour devenir l’un des disciples de ce quadragénaire charismatique, il doit renoncer à l’amour, à sa famille et jusqu’à sa propre humanité. S’il y parvient, son maître lui a promis, il lui ouvrira les portes du paradis.
Pour l’auteur, tout commence le jour où il découvre le site Internet de la secte Heaven’s Gate. Comment peut-il être encore actif, alors que tous ses membres sont morts lors du suicide collectif ?
Première secte de l’ère Internet, Heaven’s Gate annonçait les tensions qui agitent nos sociétés contemporaines. Inspiré de faits réels, ce roman est une plongée vertigineuse dans le fait divers le plus étrange du XXe siècle et dans l’âme de ses adeptes en quête d’absolu, qui nous ressemblent bien plus qu’on ne peut l’imaginer.

Défi des dix familles 2023


Famille : Dans un paquet de mouchoir
Personnage : Aragon
Rang : Grand-Parent 2
Défi : Vous pouvez écrire votre pseudo à partir des lettres du titre (“Volant” de KoalaVolant)

Mon avis

Centré autour de l’évènement tragique de la secte Heaven’s Gate, et de l’histoire de celle-ci, l’auteur a choisi de le faire d’un point de vue presque “fictionnel”, surtout “romancé”. Ca peut dérouter, car le côté moins témoignage, nous emmène au moins plus dans la tête des gens qui y étaient. Tout en ayant pour question “est ce que c’est vraiment arrivé”. 

La réponse à cette question, est pour moi “oui sûrement mais pas tout à fait de la même façon”. 

J’ai trouvé que la lecture de l’ouvrage permettait plus facilement de se plonger dans la tête d’une personne qui pourrait terminer dans une secte. Comment cela pourrait arriver, et comment la secte a changé au fur et à mesure. On a tout une chronologie, qui nous permet de suivre l’histoire, et honnêtement, les pages se tournent très facilement. La lecture est fluide, les chapitres sont courts, et il y a plusieurs passages impactants. 

Le livre ne veux pas faire juste dans “l’horreur”, j’ai trouvé une certaine douceur dans le récit, un peu d’ironie aussi. C’était appréciable, et ça permettait d’apprécier quelques personnages, même d’un point de vue objectif. De chercher à comprendre ce qui est arrivé dans la tête de “Do et Ti”, et de ceux qui les ont suivi. 

Sans que le livre ne donne des raisons à certains actes, on peut les interpreter, faire une analyse. 

Le livre ne prétends pas donner les réponses, mais nous conter une histoire. Réelle et cruelle, en soit. Mais une histoire quand même. 

Le plus gros défaut serait que le côté romancé donne parfois l’impression de survoler des choses. 

Ayant apprécié ma lecture, si l’auteur venait à revenir avec des récits du genre sur d’autres sectes, ou des choses du genres, ça serais appréciable. 

Les potos d’abord de Rachel Corenblit

Lequel de nous deux a eu l’idée ? On se l’est demandé, après. Lequel de nous deux a proposé à l’autre en premier ce plan foireux qui n’était pas sensé en être un . Sur le papier, c’était même une idée brillante. Le genre de truc que tu imagines en te disant, on va être si bien là-bas, calés sur la plage, à regarder le soleil plonger dans la mer, à se boire des bières à la cool, les doigts de pieds en éventail, une brise légère frôlant nos cheveux, les yeux perdus sur l’horizon limpide. Parfaitement heureux. Seuls. Rien que nous deux. Et les coquillages. Entre potos.

Nathan et son meilleur ami Ihmed partent en vacances sans leurs parents pour la première fois. Mais cette soudaine indépendance va mettre à mal leur amitié de toujours…

Mon avis

Cette chronique sera sûrement aussi courte que ce livre. Petit livre jeunesse, il se lit bien, et présente deux garçons qui partent en vacances, et qui vont devoir “subir” les aléas de l’aléatoire et de la vie. Ainsi, Nathan va comprendre notamment qu’il est différent d’Ihmed.

J’ai aimé comment Nathan ne jugeait absolument pas son ami, et ne se rendait ainsi pas compte de la douleur et des difficultés que celui-ci traverse. Il l’admire, en est presque jaloux, mais ne voit pas un souci qui va pourtant entamer un bref instant leur amitié. C’était intéressant comme lecture, notamment par son écriture. Tout n’était pas parfait, mais il y avait quelque chose de bref, et d’amusant dans la façon d’écrire. 

D’autant que la structure était bien posé, et que tout s’enchaîne comme il se faut. J’avoue avoir trouvé leur amitié assez touchante, bien que plus qu’une amitié, il y avait quelques codes un peu étranges qui étaient plus propres à une relation plus forte. On est vraiment sur deux adolescents qui ne comprennent pas encore la vie adulte mais qui font de leur mieux. 

Je pense qu’il vaut la peine d’être lu, d’autant que ça se lit vite, sauf si on est sûrement plus jeune, vu que c’est normalement destiné à la jeunesse. 

La chambre des âmes de F.R. Tallis

A la fin des années 1950, quand un jeune psychiatre prometteur, James Richardson, se voit offrir un emploi auprès du charismatique Dr Hugh Maitland, son choix est tout tracé. En partant rejoindre son poste à l’hôtel de Wyldehope, dans le fin fond de Suffolk, Richardson n’a pas un regard en arrière.
Il est chargé d’un projet très controversé : une thérapie pionnière dans laquelle des patients perturbés sont maintenus endormis pendant des mois. Si cette procédure radicale et potentiellement dangereuse était un succès, cela pourrait signifier sa gloire professionnelle. Mais rapidement Richardson découvre des phénomènes étranges au cœur de cette institution.
Parmi les patients, six femmes abandonnées par la société. Pourquoi Maitland est-il réticent à discuter de leurs vies passées ? Pourquoi l’infirmière stagiaire prend-elle autant de précautions quand elle passe des nuits seul avec eux ?
En tentant de découvrir les secrets perturbants que renferme l’hôtel de Wyldehope, Richardson devra remettre en question toutes ses certitudes au sujet de la psyché.

Défi des dix familles 2023


Famille : Dans la tête
Personnage : Ross Laycock
Rang : Grand-Parent 2
Défi : La santé est une thématique importante du livre

Mon avis

Après avoir fini ma lecture, la première chose que j’ai fait, fut d’aller voir les chroniques de ce livre. Je le fais rarement, avant d’avoir écrire la mienne, mais là, ça me semblait nécessaire. Parce que j’étais dubitatif quand à la fin, et je voulais voir si j’étais le seul. 

La réponse est non. D’autres que moi restent pantois quant à cette fin… Sans fin. 

Mais plutôt que de parler de la fin, je vais plutôt parler du reste. La chambre des âmes, se présente comme une sorte de récit horrifique tournant autour de la psychologie. Tout au long de la lecture, le récit pose une ambiance macabre, sordide, à base de femmes endormies “pour leur bien”, et où il se déroule devant le héros quelques évenements étranges. Je dois avouer que j’ai beaucoup apprécié le côté horrifique. On a quelque chose d’étrange, qui nous interroge, et en même temps, on arrive à faire le lien avec ces femmes “traitées de folles” et en soin actuels pour ce “mal”.

Tout au long du récit, on en découvre de plus en plus, les choses empirent, et… L’apothéose est loin d’être ce que l’on désirait, donc je me suis arrêté sur l’avant du dernier chapitre, pour mon ressenti vis-à-vis du livre. En vrai, si je devais parler de la fin, je dirais que c’était courru d’avance, et que j’ai prié pour que l’auteur ne parte pas dans un cliché du genre. Tant pis. 

Du reste, le récit nous offre des personnages, sans grandes différences, du moins, je ne me suis pas spécialement attachés à certains. Le héros était même méprisable à quelques instants, surtout vis-à-vis de la romance que l’auteur lui a donné. Une romance parfois agréable à lire, et parfois j’avais juste envie de rouler des yeux et reposer le livre. Ce qui en fait un autre mauvais point. 

Heureusement, je trouve que le reste du récit marque beaucoup plus que cette romance désagréable. Les apparitions, les histoires de bagues…Tout ça était assez intéressant, même si je regrette que ça sois presque survolé en terme d’histoire. Au fond, on a juste quelque chose de passif, sans réponses, ou du moins avec une réponse… Mal décrite. 

Je reste sur une bonne impression, avec un côté amer. J’avoue ne pas trop en dire parce que la chambre des âmes mérite la lecture, pour comprendre certaines choses, mais voilà.

L’horreur de Kill Creek de Scott Thomas

Oubliée dans la campagne du Kansas, à Kill Creek, une demeure ancienne se dresse au bout d’une sombre route de prairie. Elle est restée vide, abandonnée et en proie à la végétation pendant bien des années. Bientôt, sa porte se rouvrira pour la première fois depuis des décennies. Mais quelque chose attend, qui rôde dans les ténèbres, avide d’accueillir ses nouveaux visiteurs…

Lorsque l’écrivain d’horreur à succès Sam McGarver est convié à passer la nuit d’Halloween dans l’une des maisons hantées les plus tristement célèbres du pays, il accepte à contrecoeur. Au moins ne sera-t-il pas seul : trois autres maîtres du macabre, qui tous ont contribué à façonner l’horreur moderne, vont se joindre à lui. Mais ce qui ne devait être qu’un coup marketing va se muer en lutte pour survivre. L’entité qu’ils ont réveillée va les suivre et les torturer, menaçant de les intégrer à l’héritage sanglant de Kill Creek…

Défi des dix familles 2023


Famille : Dans l’espace
Personnage : Marguerite Imbert
Rang : Cousine 1
Défi : Un auteur qui a écrit au maximum 3 livres

Mon avis

J’avoue adorer l’horreur avec des maisons. Et ce livre, m’a offert ce que je désirais. Il était plutôt bien, d’ailleurs, pour compter l’horreur. Le faisant un peu de façon méta, remettant en question le sens propre de ce qu’est “l’horreur”, ce qui nous fait peur. 

Et ce, en nous présentant plusieurs écrivains d’horreur, qui ont chacun leur façon de faire. L’introduction nous les amène tous un par un, et on peut ainsi avoir ses préférences par la suite. 

J’ai apprécié ma lecture, dans le sens, où Kill Creek se lit bien. J’en ai dévoré les premières pages, j’en ai dévoré les dernières. J’attendais de voir ce qui allait arriver, et je me prenais pour passion de cette maison vivante. 

J’ai aimé la symbolique de la résolution du mystère, de ce qu’est réellement Kill Creek. Ca change des maisons hantées au passé sombre, bien qu’elle ait son propre passé. Encore une fois, ça faisait écho au côté meta de l’oeuvre, et c’était appréciable. 

J’ai aussi apprécié les différences de point de vue des personnages. Bien que j’adorais Sam, les autres m’étaient sympathiques à leur façon, et on les voit évoluer, dans leurs propres retranchements. Mais Sam, comme le héros, a quelque chose en plus. Il est plus présent, il est plus mis en avant. Et surtout, il a ce passé mystérieux et profondément sombre. 

J’aimais bien l’écriture, je trouvais qu’elle allait avec le genre, avec ce que le livre voulait nous raconter. 

Ce que je reprocherais néanmoins, c’est peut-être sa fin. Mais après m’être interrogé, je me demande quel genre de fin me plairait pour ce genre d’histoire. J’ai néanmoins trouvé que la fin était un peu clichée, et exagérée. 

Ca reste que c’était une bonne lecture. Et que Kill Creek m’est resté sur la conscience même quand je ne le lisais pas. La preuve, c’est que j’y suis retourné comme si je ne l’avais jamais quitté. 

J’ai même eut quelques frissons, et ça…C’est à noter, puisque les livres d’horreur me font rarement cet effet. 

En somme : une bonne lecture. Un bon “petit” livre d’horreur, qui offre une histoire à la fois de maison hantée, et à la fois de questionnement sur ce qu’est finalement la peur et l’horreur. 

La plume du Quetzalcoatl de Julien Pinson

Après sept années passées au Nouveau Monde, le Pacifieur Impérial Arthorius revient à Rome avec, dans ses bagages, un colis bien embarrassant : une plume étrange qui jette le discrédit sur une des figures majeures de l’Empire Romain Millénaire : La Déesse Athéna elle même.
Arthorius se trouve alors plongé, malgré lui, au centre des intrigues olympiennes dans une enquête qui le conduira jusqu’à la Frontière, au cœur des Montagnes Rocheuses.
Au fil de son voyage rien ne lui sera épargné, ni les courses poursuites avec les gangs de Néo Rhodes, ni les fusillades avec les tribus indiennes, pas même la compagnie de Dom, un faune vétéran de la légion, adepte du sarcasme à outrance.

Défi des dix familles 2023


Famille : Dans la cour de récré
Personnage : d’Artagnan
Rang : Parent 2
Défi : Un affrontement physique dans le livre (duel, bagarre…)

Mon avis

Je sors de ce livre avec une impression en demi-teinte. Je pense qu’il vaut la peine d’être lu, malgré sa durée courte, et son histoire presque rapide. Il nous offre un univers qui aurait pu s’étendre à plus d’un seul livre, mais ça n’est apparemment pas le cas. 

Parce que ce qui y a de plus intéressant dans ce récit, c’est son univers. On nous plonge dans une histoire de guerre divine, entre des dieux grecos-romains, mélangé à autre chose, puisqu’on a aussi la mythologie celte et celle des natifs américains qui s’y mêle. Le syncrétisme a quelque chose de vraiment plaisant, et bien travaillé. On est sur les anciennes civilisations, dans une époque steampunk. Et si le mélange complet peut paraître alambiqué, il ne l’est pas tant que ça, et tout est facile à suivre. 

D’autant qu’on est pas sur de l’univers dumping comme on peut le voir dans certains récits, et l’univers vient se placer naturellement dans le récit. Ce qui est appréciable, plutôt qu’avoir des longs monologues sur l’histoire du monde. 

Mais cet univers s’essouffle de par ses rebondissements, qui se suffisent à des bagarres, des bastons, et une bataille. On a un fond d’enquête, qui est intéressante, mais dans l’ensemble on reste sur des rebondissements qui se ressemblent quand même pas mal. 

Après, le personnage d’Arthorius “le Pacifieur impérial”, a quelque chose d’intrigant. J’ai trouvé que c’était un personnage nébuleux, à la fois spectateur et acteur du récit, qui suis une sorte de fil d’Ariane qui le mène à la conclusion d’un héros classique. 

J’ai bien aimé ce personnage et son traitement. J’ai moins aimé Dom, qui au delà de son cynisme n’avait pas grand chose de plus. 

Il faut dire que si je reprocherais des rebondissements qui s’essoufflent dans un récit qui devient ennuyeux dans le dernier quart du livre, ce que je reprocherais le plus à l’ouvrage est son apparent male gaze, et ses relents d’homophobie ordinaire servis comme d’un humour dont je me serais bien passé. 

Entre les personnages masculins qui prennent toute la place, les personnages féminins qui ne sont pas si puissants, ou s’ils le sont apparaissent deux seconde savant qu’ils ne disparaissent… Il n’y a pas grand chose d’intéressant à en tirer, encore moins quand Dom semble toutes les deux secondes vouloir se faire quelques dames. 

D’où ma demi-teinte. Si l’univers avait su proposer quelque chose de plus que sa construction, et l’enquête être plus mise en avant – j’ai adoré le passage sur les minotaures, par exemple -, je pense que ce livre aurait beaucoup plus gagné en intérêt pour moi. Ca, et le fait d’ajouter des personnages pour rien (comme la pythie) et les mettre de côté parce qu’on doit se concentrer sur les deux principaux. 

Ainsi la plume du Quetzalcoatl a su me convaincre pour son ambiance, mais pas forcément pour le reste, et c’est bien dommage.