Les pieds dans le tapis de Emily Audrin

Printemps 2018, Romane, Camille et Agathe, trois inséparables aux personnalités variées et aux vies bien différentes, vont vivre un évènement hors du commun qui va chambouler leurs destins. Une série de péripéties va mettre à mal leurs convictions et leurs projets respectifs, dans un décor parisien aux multiples facettes.

Entre rires et larmes, leur complicité sans failles sera-t-elle suffisante pour leur permettre de se frayer un chemin vers le bonheur ?

Inspiré de l’actualité et de faits réels, cette fiction nous plonge dans le monde du cinéma, nous immerge dans le combat à la fois ordinaire et quotidien de femmes bravant les difficultés imposées par un système parfois impitoyable. Un roman résolument féministe, qui évoque les questions de la société contemporaine, portées par des mouvements sociaux en plein essor.

Pré-note

Je remercie Simplement.pro et Emily Audrin pour m’avoir permis d’accéder à ce service presse.

Mon avis

Inspiré de l’affaire Weistein, et faisant même un “clin d’œil détourné et bien plus féministe” à Roman Polanski, Les Pieds dans le tapis, conte le récit choral de trois amies, aux vies bien différentes, mais aux aspects qui ont permis à l’autrice de présenter quelques revendications féministes.

Si je dois avouer que la lecture de l’ouvrage m’a paru parfois laborieuse du fait que j’ai du mal avec les ouvrages écrit au temps du présent, et que la mise en page de l’e-book avait d’étranges bugs (entre sauts de lignes impromptus, tirets à des endroits inappropriés et manque de tirets de dialogues…). J’ai tout de même beaucoup apprécié ma lecture.

Notamment, le côté féministe. J’avoue que le côté plus “féminin” (et ce n’est pas la même chose) m’emballait moins, mais tous les passages fait pour dénoncer des choses encore trop tolérées dans ce monde, étaient très appréciables. Et surtout, fait avec justesse. On a des moments à nous donner envie de jeter des cailloux sur des personnages. Ou des moments importants pour se rappeler de ce qu’est le féminisme.
On a aussi une évolution de personnages qui justement montre des personnages féminins forts, et qui savent ce qu’elles désirent, malgré leurs doutes, leurs colères, etc. Il y a aussi une amitié entre trois filles assez “opposées”, mais qui s’entendent comme les doigts de la main, et dont j’ai aimé le soutien perpétuel entre les trois, qui semblait juste, et sympathique à lire.
J’avoue avoir notamment apprécié Candice, parce qu’elle me semblait pétillante et surtout, un personnage plus complexe qu’il n’en a l’air. Mais j’ai aimé Camille pour sa “douceur”, Agathe pour son côté plus “féminin” et Romane qui ne savait pas tenir sa langue.

Ce livre est plutôt fait de dialogues, mais ceux-ci sont tout à fait maîtrisés, et m’ont fait sourire, rire, ou même parfois, touché. Si j’avoue avoir occasionnellement trouvé quelques longueurs, la structure du récit et son rythme en restent tout à fait corrects. L’autrice n’hésite pas à jouer d’ellipses, et s’est servi du “rendez-vous habituel” des trois filles pour nous permettre de savoir comment les choses avançaient.
Je dois dire que ce livre est aussi assez optimiste. Les personnages s’en sortent, et tout se passe relativement bien pour eux. Ce qui est… Une bonne chose, je dirais. Parce que le monde a besoin de livre où les femmes qui se battent, gagnent à la fin.

Au fond, je pourrais parler assez longuement du récit. Des passages où Candice aide Agathe, de la sororité présente dans tout le livre. Où on nous présente des couples assez sains. Des femmes qui ne savent pas comment faire dans leur vie à cause d’hommes du passé qui les ont blessés, mais qui savent se remettre. Des passages hilarants. De moments touchants et romantiques (j’avoue avoir surtout apprécié la relation entre Candice et Romane).

Ce livre se laisse lire, malgré tout ce que j’ai pu tirer comme défaut, et quelque part, il fait du bien.
Bonus pour les fans de cinéma, ou de La La Land, je trouve qu’on retrouve cette ambiance passionnante du monde du cinéma, bien que cela serve aussi à en montrer les mauvais côtés (ce qui n’est pas un mal, bien sûr !).

Des ados, de l’amour et des monstres de Peggy Chassenet

Septembre, Hicham découvre une nouvelle vie, un nouveau lycée. Il vient d’emménager dans le vieux manoir familial, chez ce père qu’il connait à peine et s’efforce de dompter la rage animale qui l’habite.
De leur côté, Ambre, Tristan et Mei appréhendent, chacun à leur manière, cette année de Terminale. Aux sentiments complexes du cœur adolescent s’ajoutent en effet, la peur et l’incompréhension suite à la disparition d’un lycéen, mort dans d’étranges circonstances.
Ce trio aussi improbable qu’inséparable s’interroge sur ce qui s’est passé. Le nouveau, accompagné de ses secrets, viendra se mêler au jeu.
Leur amitié sera-t-elle assez forte ?Quel genre de monstres vont-ils découvrir ?

Pré-note

Je remercie Simplement.pro et Peggy Chassenet pour m’avoir permis d’accéder à ce service presse.

Mon avis

Après lecture de ce premier tome, si je peux affirmer que je ne lirai pas le second tome, j’affirme aussi une chose : ce roman a le niveau pour se faire éditer de façon plus “moyenne” ou “grande” niveau maison d’édition. S’il n’est pas exempt de défauts, il n’empêche que l’intrigue, les personnages, et l’écriture sont suffisamment maitrisées pour proposer un récit qui tient la route. Et m’a donné un premier tome que j’aurais pu lire en l’ayant acheté à la librairie du coin. Néanmoins, il ne doit pas être mis dans les mains d’adolescents trop jeunes, mais plus de jeunes adultes (17-19 ans), au vu du langage cru, et des nombreuses scènes un peu beaucoup hot qui parsèment ce roman.
Par contre, si on veut le mettre dans la main d’adolescents qui se cherchent surtout à ce niveau-là, c’est sûrement une bonne idée.

Néanmoins, je ne suis pas adolescent, et je pense que c’est là le défaut et la grande qualité de ce livre. Je l’aurais lu en étant plus jeune, je l’aurais apprécié (enfin, non, puisque j’aurais fui toutes les scènes hot, mais…), et j’aurais apprécié les sujets dont il traite. On a sincèrement l’impression d’être devant un livre pour adolescent, qui leur parle à eux. Mais justement, moi, il ne m’a pas parlé. Probablement parce que je n’étais pas ce genre d’adolescent (quoique j’étais un peu proche de Mei). Je me suis souvent senti à côté, et si j’appréciais ma lecture, je ne voyais pas l’intérêt de suivre l’histoire d’adolescents en pleines découvertes de leurs corps et de leurs sexualités. Et de fait… Ce roman parle surtout de ça. Avec un soupçon de monstre.

Seulement, ce livre a des qualités, que même subjectivement, je reconnais. D’abord les personnages. Les dialogues entre eux me faisaient soit sourire par leur justesse, soit, je percevais quelques petites maladresses, mais en vrai, ils me semblaient juste. Les liens des personnages étaient bien posés, on savait qui était qui, ils savaient chacun “exister” dans le récit. Je ne me suis pas spécialement attaché à leurs romances, néanmoins, j’ai énormément apprécié le respect de ces relations. On n’est pas sur quelque chose de problématique, et en prime, on a de l’inclusivité, de tous les bords. Et de l’inclusivité faite avec respect. C’est ça qui m’a paru aussi le plus agréable. Et de plus, si plus tard, on me demande de différencier Amber, Tristan, Mei ou Hicham, je saurais dire qui est qui, et me rappeler quelques faits sur eux. Après en termes d’appréciation… Je ne sais pas trop, ce sont des adolescents, on va dire. J’ai bien aimé Mei, mais surtout parce que c’est surtout avec elle que se recentre le côté imaginaire (je suis moins fan des loups-garous, j’avoue). Et j’ai bien aimé Amber. Et sur la fin, Tristan.

Et si je n’ai pas apprécié le côté tranche de vie, qui pour moi était trop adolescent, et longuet, et prenait beaucoup de place, et n’était pas dans les tropes que j’apprécie la plupart du temps… J’ai bien apprécié le côté imaginaire. Avec les “monstres”. Bien que c’était assez simple de comprendre certaines choses, que le suspens n’était pas ultra-profond, j’ai aimé comment c’était traité. Avec les lycanthropes et autres fantômes. J’ai aimé les moyens utilisés par Mei et sa famille. La façon dont tout ça est présenté. Je regrette juste que tout le monde prenne la découverte des monstres, à chaque fois plutôt “facilement”, sans se poser plus de question. Mais c’est un parti pris comme un autre. Je regrette aussi que certaines choses ne soient pas expliquées. Notamment sur l’origine des monstres (je pense à l’antagoniste principal). Mais on a peut-être dans le tome 2.
L’intrigue avance à son rythme. Parfois trop lentement à mon goût, je le reconnais. Quand je me suis rendu compte que j’étais à 40%, je me suis demandé ce qui allait se passer, parce qu’il ne se passait pas grand-chose pour moi. Forcément, j’étais surtout là pour l’imaginaire et moins emballé par le côté tranche de vie / romance / sexe. (C’est un peu ma faute, je n’avais pas vu le tag “new adult” quand j’ai choisi de lire le livre).
Je trouve que sur la fin s’est devenu plus intéressant, puisque l’imaginaire est un peu plus présent. Mais je ne vais pas reprocher à ce livre de s’être concentré plus sur la tranche de vie.

Du reste, je noterais deux ou trois fautes (une m’a fait rire, “montre” au lieu de “monstre”), mais pour un roman de ce gabarit, j’estime que ça va. Le style était assez orienté dialogues et petites communications internet, et la narration restait pas mal. Je tiens à dire, que j’ai trouvé les scènes “hot”, plutôt bien écrites. Elles ne m’ont pas donné envie de rouler des yeux, et étaient faites dans le respect. Et je crois que c’est une des premières fois que ça m’arrive (bon ok, je ne lis pas beaucoup de ce genre, mais du peu que j’ai lu des livres avec des scènes, c’était trop souvent irritant et pas du tout dans le respect des deux persos).

Enfin, je conclurais pour dire que si moi, le roman ne m’a pas emballé plus que ça, je pense en garder un souvenir, au moins pour ses dialogues et ses personnages. De plus, si j’ai trouvé qu’il y avait quand même beaucoup, beaucoup d’adolescents en chaleur et que j’aurais préféré plus du romantisme, je reste sur l’idée que ce livre peut être intéressant pour des ados qui se cherchent. En plus de son inclusivité, et de son côté imaginaire à l’aspect maîtrisé et intrigant, qui m’a presque envie de demander le tome 2. Mais je sais que ce n’est pas pour moi, et j’espère de tout cœur néanmoins, que d’autres sauront y trouver leur compte.

Bilan de 2022

Apparemment je m’étais donné pour défi de lire 110 livres pour 2022. Bon. J’y étais presque. J’en ai lu 100. C’est…Déjà pas mal ? x).

DONC. 100 livres tout pile, ça nous donne quoi ? :3

Niveau support…

43 livres
38 service presse
2 livres ésotérique/paranormal/mythologie/occulte
10 livres du Prix des Auteurs Inconnus (que je vous laisse découvrir parce que c’est un très bon prix ;))
5 livres restant du jury de Librinova
1 roman graphique
1 bêta lecture
1 livre audio

Et niveau particularités…
2 coups de coeur
7 abandonnés
5 mini coups de coeur
1 livre préféré relu
3 grosses déceptions
3 déceptions
1 mini déception

Mais c’est sans oublier les genres que j’ai le plus lu… La jeunesse et le fantastique x). Et 15 livres LGBTQ+ ! (c’est un peu plus que l’an dernier, youhou)

Quant au palmarès de cette année, donc…
1. L’arpenteuse de rêves d’Estelle Faye
2. Loki : les racines du mal de Mackenzi Lee
3. Conditions générales d’Usurpation de KeoT
4. Vole-moi dans les plumes ! de Line Carazachiel et Tatiana Dublin
5. L’inspiration des best-sellers d’Anthony Lamacchia

Et enfin côté PAL… Pour les livres physiques j’ai environ 350 livres et pour la PAL des numériques j’ai environ 15 livres.
La conclusion à tout ça, c’est que j’ai découvert pleins d’auteurs cette année, que j’ai bien aimé mes lectures, la plupart du temps, et que j’ai découvert le Prix des Auteurs Inconnus, et j’ai totalement eut raison de le rejoindre. Parce que j’aime découvrir les “inconnus” pour découvrir des perles, et ça se sens dans mon palmarès.

Bref. Bonne année un poil en avance, et euh…. Bonne année de lecture ? x)

La pierre de l’eau d’A.L Mathers et Kaïna

Ayumi est une nageuse professionnelle de dix-sept ans. Elle est née pour nager. Elle nageait avant de marcher.

Alors qu’elle s’entraine dans la piscine de son lycée, elle ressent une terrible douleur à la poitrine. Son corps coule sous la surface.

« Que se passe-t-il ?! »

L’un de ses camarades la sauve de la noyade mais elle est terrifiée. L’eau la paralyse. Le simple fait de prendre un bain la rend anxieuse. Sa passion devient son pire cauchemar. Elle se demande si la vie en vaut encore la peine jusqu’au jour où elle rencontre Kano, un homme-poisson.

Elle broie du noir. Il est étincelant.
Elle déteste l’eau. Il est né dedans.
Elle est terre à terre. Il est rêveur.
Elle a peur. Il est courageux.

Ensemble, ils comptent faire en sorte qu’Ayumi reprenne la natation.

Pré-note

Je remercie Simplement.pro et A.L Mathers pour m’avoir permis d’accéder à ce service presse.

Mon avis

Je l’avoue, c’est principalement pour sa couverture que j’ai voulue découvrir la Pierre de l’eau. Plus que pour son histoire de sirène et ce qui allait avec. Mais… Je me suis surpris à vraiment apprécier ma lecture. On est sur un récit très proche des light novel japonaises, et j’avais parfois complètement l’impression de lire un shojo. Et ce n’est en aucun cas un mal : même, c’est plutôt une qualité. J’aime bien les shojos. Ainsi, on découvre l’histoire d’Ayumi, qui, suite à un problème cardiaque, découvre que l’eau qu’elle aime tant la terrifie… Et suite à ça, elle rencontre un triton, nommé Kano, qui va lui redonner goût à l’eau.

Vous vous en doutez, il s’agit d’une romance. Mais ça ne m’a pas dérangé, je savais que ça en serait une, et j’étais curieux de voir quand même. En soi, celle-ci était plutôt “simpliste” mais assez mignonne. On retrouve quelques tropes déjà vus de nombreuses fois, mais j’ai trouvé que ce livre se lisait comme un feel good mignon sans prise de tête. Alors bien sûr, il y a quelques simplicités scénaristiques. Et quelques fois, l’écriture est un peu maladroite sur les dialogues notamment. Seulement, ça reste une bonne lecture, qui m’a fait sourire, et détendue.
À comprendre par là : ça n’abuse pas des clichés, ça ne devient pas niais à mourir (il y a juste la bonne dose de ce qu’il faut pour faire parfois des petits “aw”), et surtout, ça ne part dans le mauvais cliché du Français qui écrit sur le Japon.

Même plus que ça. Ça respecte énormément la culture japonaise. Je ne dis pas que je suis un spécialiste en la matière malgré ma collection de manga (aha, je sais, ce n’est pas le meilleur exemple) et mon intérêt passé pour ce pays. Je ne suis pas japonais, mais du peu que je connais ce pays, j’étais rassuré. Souvent, on tombe sur des récits très… Occidentaux, mais écrits au Japon, ou avec des kun et des sama partout. Ici, je me suis surprise à vraiment avoir l’impression d’y être comme j’ai l’habitude de le voir. Et ça m’a rassuré, et fait du bien. Ça m’a fait sourire. Même juste le fait que par exemple les glaces ont comme goût “thé vert” et “sésame noir”. C’était plaisant.

Du reste, j’ai trouvé qu’il y avait tout pleins de clins d’œil à la Petite Sirène, et je ne pense pas que ce sois anodin. Je pense que c’est un peu une reprise de la Petite Sirène, et c’est plutôt sympathique.
Les personnages sont pour la plupart agréables. J’ai bien moins aimé Kishi que les autres (il était trop control freak pour moi), et Ayumi, malheureusement, me semblait parfois trop “simple” bien que je l’ai apprécié. Mais j’ai beaucoup plus apprécié Kano, et le peuple de l’eau, je les trouvais drôles et intéressant. J’ai beaucoup aimé Hiroki.
Surtout, malgré le côté très “déjà vu” des personnages (qui ne m’a pas dérangé, c’est juste un fait), j’ai bien aimé leur évolution. Il y a ce côté avec lequel Kano par son point de vue extérieur apporte quelque chose. Et où, finalement, trainer avec des humains lui apporte aussi de la maturité. C’était très plaisant, on voit l’évolution de Kishi, aussi, ou d’Ayumi ou même du petit Hiroki.
J’ai trouvé que de ce point de vue là, le livre était plutôt bien développé, c’était un point appréciable.

Le déroulement reste assez logique, mais ça m’intéressait quand même. Si du début à la fin, c’était facile à tout prévoir, ça ne m’a pas dérangé.
Encore une fois, je me suis surpris à apprécier tout ce côté feel-good mignon qui se dégageait de l’ouvrage. J’ai lu que l’auteur (autrice? auteurice?) n’avait jamais trop écrit de romance. J’ai trouvé ça assez réussi.

Enfin, avant de conclure, je tiens à parler de l’objet livre. Après tout, j’ai reçu ce service presse en physique. Je trouve l’objet livre très joli dans son ensemble. Les illustrations sont super jolies (et en couleur !!), et j’ai beaucoup aimé les petits bonus à la fin. Le seul petit reproche, ce serait que les marges sont un peu serrées (pas l’interlignage, celui-ci était parfait). Du coup, on respire peu sur la page.

Pour conclure, je pense que La Pierre de l’eau est de ce genre d’ouvrage qui se laisse facilement lire, qui est tout doux, et qui peut même plaire à ceux qui n’aiment pas spécialement les sirènes ou à qui ça laisse indifférent (je dis ça parce que c’est mon cas). C’est une petite romance mignonne, et qui a des jolis petits messages. Avec des très belles illustrations. Un respect culturel agréable. Bref, dans l’ensemble, un bon livre que je suis content de posséder en physique.

Le chemin de Baphomet d’Arnaud Niklaus

L’horreur peut prendre de nombreuses apparences : une soirée en discothèque, le sommet d’une montagne, une randonnée, un séjour en vacances, un festival de rock, l’arrivée d’une fée, le harcèlement scolaire ou encore un trajet en bus.

Entre fantastique et réalité, voici 8 histoires évoquant les plus profonds troubles de l’âme humaine.

Pré-note

Je remercie Simplement.pro et Echo Editions pour m’avoir permis d’accéder à ce service presse.

Mon avis

Écrire une nouvelle est souvent un exercice plus compliqué qu’on ne le pense. En un format plus court que le roman, il faut une histoire qui tienne la route, et surtout, une chute qui ne tombe pas à plat, tout en propulsant le lecteur, dans un univers, le temps d’un instant.
Le chemin de Baphomet propose huit nouvelles différentes, toutes sur le thème un peu horrifique, quelque peu fantastique, avec quelques références a des “vols d’âme” et “vies éternelles”. Maintenant que j’ai fini le livre, je peux dire qu’il y a un point commun assez subtil entre toutes, mais bien présent, sur ce thème-là entre autre.

Comme souvent dans les anthologies, toutes les nouvelles ne se valent pas et sont plutôt différentes. Par chance, il y a une ligne commune entre chacune.
La première, c’est que la façon dont s’est fait reste à chaque fois assez original en terme d’horreur, tout en reliant au thème des âmes. On commence assez fréquemment par un personnage désagréable, ou qu’on prend en pitié, et sa vie n’a rien de sympathique (ou si), et ça se termine violemment et brutalement.
Néanmoins, j’ai trouvé que la chute fonctionnait généralement assez peu. Par exemple, pour l’histoire de la violence conjugale (qui du reste est bien dépeinte et assez horrible à lire), la fin est presque au milieu d’une phrase et je me suis demandé quelle était la chute réelle. A contrario, dans l’histoire avec Magali ou celle avec la fée, ça passait un peu mieux. Bien que ce fut assez prévisible, mais bon, ça reste une bonne chute.

Chaque nouvelle propose un environnement différent, mais ce que je reprocherais peut-être, c’est éventuellement l’ordre de celles-ci. En effet, quand on ne connaît pas l’auteur, son thème, ses messages, commencer par une nouvelle avec un personnage affreux et sexiste, qui, certes, fini puni, je ne suis pas sûr que c’était une bonne nouvelle de la mettre en premier. En effet, je me suis demandé quel message voulait vraiment faire passer l’auteur. Je ne dis pas qu’il est facile de faire passer des convictions dans l’écriture, mais ici, l’humour des parenthèses, les commentaires affreux, le fait que la femme soit dépeinte comme une idiote (et c’est aussi le cas dans la nouvelle numéro 3 me semble-t-il), m’a fait douter de ce que pensait l’auteur des personnages féminins. Par chance, je me suis vite rendu compte à la suite de ma lecture, qu’en fait, ça allait, et qu’on était bien sur “un jugement des sombres personnages masculins” que “les femmes, elles sont idiotes, mais bon le mec se fait punir à la fin”. Je pense que c’est juste une maladresse, et en vrai, je ne tiens pas trop rigueur de ça, mais je préférais en parler.

Du reste, j’ai bien aimé comment c’était écrit à quelques endroits. Par exemple, les parenthèses qui accentuaient certaines choses, se moquaient parfois du personnage. La façon dont c’était structuré, donc toutes les choses s’accumulaient. Comme c’est un sujet qui me touche, j’ai trouvé que la nouvelle des violences conjugales étaient assez juste. Ca pourrait paraître absurdement gratuit, mais je sais que c’est possible. Ou bien celle de la fée qui est…commune je dirais dans sa chute (je m’y attendais à 200%) mais que j’ai aimé par l’originalité de qui est la mère, du cadeau que fait finalement la fée, et tout ce qui est sous entendu. J’ai apprécié la seconde nouvelle, qui bien qu’assez “onirique”, m’a beaucoup intrigué.
Mais je pense que le rythme du récit peut avoir quelques petits soucis. Par exemple, les dialogues sonnent parfois plus “exagéré” que “réel” (c’est une impression que j’ai souvent du mal à expliquer). Ou qu’à des endroits, le récit n’allait pas assez en profondeur. Par exemple pour la nouvelle avec Magali, on a toute la partie où les deux se rencontrent, vont au festival, et puis hop la chute à la fin après une mauvaise représentation d’un groupe sataniste. Alors que je pense qu’on aurait pu accentuer sur l’horreur de la fin, faire “languir” le lectorat sur les véritables intentions de Magali, et finir comme ça se termine. Après, je ne suis pas sans ignorer qu’une nouvelle doit être “courte”, mais je pense qu’à certains endroits, le récit n’approfondissais pas sur les bons endroits. (même chose pour la première nouvelle, approfondir sur l’ambiance des vigiles de la boite de nuit, qui s’accentuerait au fur et à mesure jusqu’à la fin. Plus que sur le couple au début, qui finalement n’a d’intérêt que prouver que Pierre est un sombre idiot et est dans un couple malsain).

Je rajouterais juste un détail qui m’a fait tiquer durant ma lecture (et je ne sais pas où le placer dans ma chronique donc je le mets là : « Bien sûr, il avait une idée derrière la tête : essayé de conquérir Émilie, qui résistait farouchement jusqu’à là à toutes ses avances. »
On a un enchaînement de deux fautes assez visibles à corriger, et c’est un peu dommage (il y a d’autres fautes de conjugaison d’infinitif durant la lecture). Après, je sais que le travail de correction n’est pas facile, et je ne prétends jamais savoir le faire à la perfection (ce n’est pas mon métier), mais je me permets éventuellement de le noter.

Finalement, j’ai apprécié ma lecture. Je l’ai trouvé agréable, bien écrit, avec de l’idée. Des idées originales, des structures parfois originales aussi, et des références auquel on ne pense pas (je pense notamment à la fée). Un peu de mystère, beaucoup de fantastique. Quelque chose de plaisant à lire, dans un ensemble avec un minimum d’harmonie. On a une bonne anthologie d’horreur. Mais aux détails qui occasionnellement pêchent à la lecture, et qu’on se dit “ah c’est dommage”, et qu’on a besoin de le souligner.
Ou alors c’est juste moi qui deviens exigeant en termes de “nouvelles”, parce que j’en lis régulièrement.

Mais en vrai, si vous cherchez une anthologie avec des bonnes nouvelles d’horreur, un peu violentes, et qui punissent légèrement ses personnages, je vous conseille d’y jeter un œil.