« Alors, c’est comme ça qu’on bascule dans le cybercrime. Un samedi après-midi, en
pyjama. »
Je m’appelle Melissa Allen, et je livre des burgers à vélo. Ouais. C’est pas ce que je voulais avoir sur mon CV, mais quand on a raté sa bourse d’études à un dixième de points près… on essaye de se débrouiller.
Mon rêve, c’est plutôt le paradis nerd californien. Un poste chez un des géants de la Silicon Valley… Je suis sûre que j’ai le niveau pour ça.
Mais il faut les diplômes (d’un cursus prestigieux, si possible). Et donc, l’argent.
Avec mes petits boulots, je n’aurai jamais ni l’un ni l’autre, c’est sûr…
Et pourtant… à force de traîner sur des darknets, je vois d’autres moyens. Pas tout à fait légaux, d’accord. Ransomwares, chevaux de Troie qui s’attaquent aux identifiants bancaires… Même avec mon portefeuille de cryptomonnaie pas très garni, il y a l’embarras du choix.
C’est juste pour payer mes droits d’entrée, promis. Et si possible, pas ceux d’une cellule, combi orange comprise.
Le tout, c’est de garder le contrôle.
Un roman entre thriller high-tech, hacking et surveillance électronique sur les pas d’une jeune geek emportée par les rouages d’une machination politique et de l’espionnage industriel.
Il s’agit de mon premier roman publié à ce jour, reboot de « Là, on va passer à une tout autre échelle », l’une des nouvelles publiées dans mon recueil Éclats de silicium.
Je remercie Simplement.pro et KeoT pour m’avoir permis d’accéder à ce service presse. Et au prix des auteurs inconnus de m’avoir fait connaître cet ouvrage.
C’est honnêtement la question que pose ce livre. Et c’est comme ça que je commence ma chronique. Sans introduction, rien d’autre que cette question.
On a l’habitude d’espions parfaits, d’antihéros qui réussissent des prouesses à avoir des plans B à Z quand le A ne fonctionne pas. Mais ce que propose Conditions Générales d’Usurpation, c’est un roman tourné sur Mélissa. Une fille comme les autres, à défaut de son talent pour l’informatique. Pas spécialement sociable, mais pas méchante non plus, un poil ambitieuse, et dont la vie semble partir en cacahuète en deux secondes sans qu’elle n’y comprenne grand chose.
Mais c’est ça qui est intéressant. Elle n’est “personne”, et pourtant se retrouve embarquée dans une folle histoire d’espionnage où elle n’a pas vraiment son mot à dire, et où, parfois, tout la dépasse.
Et c’était très intéressant. Ça change, et c’est rafraîchissant. Et le pari est réussi, parce qu’on sent son dépassement, à quel point, elle est perdue. À quel point, elle se laisse un peu ballotter de part en part, sans trop savoir comment elle va s’en sortir ni à qui faire confiance.
Si tout n’est pas parfait, l’idée de base m’a beaucoup plu, et je me suis laissé balloté avec elle.
Par contre, attention. Si vous ne vous y connaissez pas un minimum en informatique, ou que vous n’appréciez pas spécialement ça, ce livre risque d’être un poil dur à comprendre pour vous. Bien sûr, il y a un glossaire (mais à atteindre sur liseuse, c’était compliqué), mais malgré tout, ça peut peut-être vous faire décrocher.
Néanmoins, si vous êtes comme moi, fan d’informatique, de programmation (même si je suis incapable de faire un programme) ou même de hacking, ça devient super intéressant.
J’ai beaucoup aimé tous les termes employés, toutes les tournures liées à ça. C’était ultra plaisant, et j’avais l’impression de lire un livre super cool que je comprenais, avec des références qui m’ont fait sourire, et un moyen de me mettre à la place du personnage de façon plus facile.
Alors, il y a un côté presque futuriste, aussi, mais vu les prouesses des dernières technologies, pas mal de trucs me semblaient réalistes. (Que ça soit les robots ou les prouesses de la réalité augmentée).
S’il m’a semblé que Melissa n’apprend pas vraiment de ses erreurs et est sans cesse prise en faute comme une enfant (ce qui était un peu dommage à la longue), il n’empêche que j’ai apprécié, bien sûr, le fait que le côté espionnage soit différent d’ordinaire.
Plus que ça, il y avait de la politique (je n’aime pas ça.), mais c’était léger, donc appréciable.
Tout est assez drôle, donc ça passe totalement.
Ce qui était assez remarquable aussi, c’est l’exercice d’écrire comme quelqu’un qui vit aux Etats-Unis. Mais on y retrouve assez bien la culture américaine, sa géographie, ses particularités aussi, que ça soit Washington ou la Californie. Pour quelqu’un qui regarde pleins de séries policières ou de youtubers américains, j’avais l’impression de retrouver l’ambiance du coin.
Ce qui est plutôt attrayant, parce qu’on avait pas tant l’impression de nager dans une géographie mal faite, et en plus, ça permettait de savoir où se situer, plus ou moins.
Mais ce qui m’a le plus amené à lire ce livre en assez peu de temps, c’était son écriture. Le fait que ça soit écrit à la première personne, était très agréable, parce qu’on était dans la tête de Melissa, et tout allait de façon ultra fluide. Ca se lit comme une vague qu’on suivrait sans attendre. J’enchainais les chapitres, parfois sans m’en rendre compte. J’appréciais suivre Melissa, j’aimais comment les enchainements se faisaient, comment ça nous mettait dans l’ambiance, même si ce n’était pas totalement parfait. L’écriture est “facile”, mais juste et efficace.
Plus que ça, de nombreuses fois, j’ai beaucoup ri, je participais en commentant à voix haute, bref, pour moi, c’est que je suis dans l’histoire, et c’est un très bon signe. Il y a même un moment où j’ai assez stressé, donc c’est preuve que le livre me plaisait.
Je pense que c’est un style qui peut ne pas plaire à tout le monde, après, parce que c’est parfois trop “sautage de saut de ligne à tout va” mais moi, j’accroche totalement.
Et c’est un peu “dommage”. Mais il y a quelques soucis avec le récit. Notamment les ellipses où je me perdais quand il y en avait. Par exemple, celle des 3 semaines avec NoD (je suis à peu près sûr de pas trop spoiler.), j’ai mis du temps à comprendre qu’il y avait eu une ellipse. Il m’aurait fallu plus de marqueurs de temps quand ça avait lieu.
Aussi, parfois, le récit était trop facile, les choses semblaient moins réalistes, presque trop “regardez le récit se fait comme ça, comme ça, on est sûr que le perso s’en sort”, quelque chose du genre. Et ça m’a moins plu.
De plus, si l’écriture était cool, parfois, ça en faisait trop. C’était… Trop littéral. Trop oral. Trop vulgaire (la vulgarité me dérange pas, loiiin de là, mais douze putain enchainé à la suite, ça manque de forme et de diversité, même si on est dans la tête de quelqu’un.). Ça manquait de se poser, de prendre le temps, d’un peu plus de narration.
Autre chose : les personnages n’étaient pas spécialement “attachants”, dans le sens où si j’aimais bien certains, c’était sans plus. Ils semblaient interchangeables, presque, et c’est un peu dommage. Sauf pour Josh, le cousin et Melissa, donc, le personnage principal, qui sortaient vraiment du lot.
Ah. Et le koala en peluche. (c’est un de mes cousins, mais en peluche, j’étais obligé de le noter ici.)
Au final, j’ai beaucoup apprécié ce livre, et je suis content que lire l’extrait du Prix des Auteurs Inconnus, m’ait donné envie de le demander en service presse. J’avoue que la couverture ne m’attirait pas plus que ça, mais que finalement, je l’ai demandé, curieux de voir ce que le livre donnait dans son ensemble.
Aucun regret. C’était vraiment appréciable, et je pense suivre de près l’auteur, voir ce qu’il peut proposer d’autre.
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