Une grande-moyenne-ville comme le pays en compte des dizaines : c’est là que vit Pierre, dans la France de Jean III, quelque part vers la fin du XXIe siècle. Une France désormais dirigée par une « Démocratie héréditaire de droit divin » peut-être pas si éloignée que ça de la France que nous connaissons – malheureusement – déjà. Dystopie « Dieselpunk » ou simple extrapolation à peine exagérée du futur que nous promettent les politiques absurdes, la démagogie rampante et la répression violente qui sont devenues parties intégrantes de notre quotidien ? À vous de vous forger une opinion en suivant Pierre, qui déambule au pays des Jean tandis que brûlent les koalas…
Je remercie Simplement.pro et les éditions Otherlands pour m’avoir permis d’accéder à ce service presse.
Il m’a été proposé de lire ce mini roman, qui, je dois bien le reconnaître, a un titre qui interpelle. Forcément. Les koalas. Mais de fait, j’avais un peu peur. Il s’agissait de dystopie, et en ce moment c’est sincèrement vraiment pas ce que j’ai envie de lire (en plus du fait que je n’aime pas ça, à la base).
Finalement, je me suis plongé dedans. C’est une dystopie, oui, mais avec d’énormes parallèles avec notre monde actuel. Il y a un côté très cinglant et sarcastique, et un peu triste, au final, malgré l’humour. Sous couvert d’un univers un peu perché, ou l’univers de la fesse, des Jean et Danielle et de la bêtise, règnent, il en reste un constat malheureux.
Parce qu’au fond, ce n’est pas une dystopie ou les gens sont “formatés pour correspondre à ce qu’il faut et font la révolution”. C’est une dystopie ou les règles sont bizarres, mais où tout le monde s’y complait, malgré quelques râlages. Et où, ceux qui râlent, ne semblent pas plus intelligents que le reste.
En fait j’ai trouvé que c’était une bonne représentation de notre pays actuel, dans un extrême plus clichée encore. C’est ça, qui est triste.
Dans cette histoire, on trouve pour personnage principal : Pierre. Pierre qui ne s’appelle pas Jean. Pierre qui est moins bête que les autres, et qui lui, pense aux koalas qui brûlent (merci à lui). Mais qui est malheureux dans un monde qui ne lui correspond pas. Ça m’a un peu fait penser aux personnes neuroatypiques, qui ont souvent tendance à être plus sensible, empathiques que les autres, et à se retrouver à avoir l’impression de ne pas appartenir à ce monde.
Pierre, dont on suis le quotidien sur un petit temps, et qui s’essaie à une petite révolution.
Mais c’est ça que j’ai aimé et en fait qui m’a sur le coup un peu surpris, tant j’ai l’habitude des dystopies où ça pars en révolution grandiloquente, sauvetage de monde, etc.
Là je vais vraiment beaucoup spoiler donc, ne lisez pas ce qui suis…
Ce que j’ai aimé, c’est qu’au final, Pierre, il ne sauve personne sinon lui même. Il ne trouve pas sa place dans cet univers, mais ne le révolutionne pas. Par contre, il s’apprête à croiser quelqu’un qui lui correspondra, à croiser Florence, qui ne s’appelle pas Danielle. Et alors, on peut tout imaginer (même une grosse révolution, d’ailleurs).
Finalement, le message n’est pas “changeons le monde”, mais “on peut toujours trouver du bonheur dans un endroit tout nul”. Et quelque part, j’ai bien aimé ça.
Fin du vraiment gros spoiler.
En tout cas, c’est un mini roman qui se lit bien et vite, qui ne déprime pas trop, et qui a assez d’humour pour faire sourire. J’ai bien aimé l’écriture, aussi. Je trouve la plume sympathique.
Ma conclusion sera que brûler des koalas c’est mal, mais que lire des livres, c’est bien (et au fond, ça va un peu avec l’histoire, parce que lire des livres, ça permet une meilleure ouverture d’esprit que ce qui existe dans le monde ce roman).