Situé dans les montagnes Rocheuses, l’Overlook Palace passe pour être l’un des plus beaux lieux du monde. Confort, luxe, volupté… L’hiver, l’hôtel est fermé. Coupé du monde par le froid et la neige. Alors, seul l’habite un gardien. Celui qui a été engagé cet hiver-là s’appelle Jack Torrance : c’est un alcoolique, un écrivain raté, qui tente d’échapper au désespoir. Avec lui vivent sa femme, Wendy, et leur enfant, Danny. Danny qui possède le don de voir, de ressusciter les choses et les êtres que l’on croit disparus. Ce qu’il sent, lui, dans les cent dix chambres vides de l’Overlook Palace, c’est la présence du démon. Cauchemar ou réalité, le corps de cette femme assassinée ? ces bruits de fête qui dérivent dans les couloirs ? cette vie si étrange qui anime l’hôtel ?
Il existe une tradition familiale, chez moi, qui dit “ne lis pas de Stephen King après 17h si tu veux bien dormir”.
Sauf que, m’étant rendu compte que de toute façon, les livres d’horreur ne me faisaient pas peur, j’ai détruit cette tradition et aie lu ce livre juste avant de dormir.
Et s’il ne fait pas peur, il est très addictif. L’écriture fluide nous permet directement de rentrer dans l’histoire et le déroulement aussi. Et quelle structure de texte ! J’ai bien aimé le déroulement des choses, parce que tout avance insidieusement jusqu’à l’apothéose de la folie.
Et j’ai eu de la pitié pour Jack Torrance dont le seul “péché” aura été l’alcoolisme et sa faiblesse.
J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la relation avec son fils, et sa femme. Il y avait quelque chose de très réaliste et de vivant dans ce récit. J’avais l’impression de voir des vrais personnages. Qui ne deviennent pas fous ou désespérés sans raison, et qui s’accrochent encore.
Il y a quelque chose de familial dans ce livre. Plus que l’histoire de l’Overlook, l’hôtel du livre, il y a surtout une histoire d’une famille brisée, qui s’effiloche encore plus.
Ça, et une histoire de Don. Danny Torrance a ce donc si étrange qui lui confie de mystérieux pouvoirs qui le dépassent, parce qu’il n’est qu’un enfant. Il se retrouve au milieu d’une horreur qu’il n’a jamais demandée, et j’ai adoré son personnage. Très mature pour son âge, il avait quand même des côtés enfantins, et j’ai aimé le voir pris entre deux chaises avec l’amour qu’il éprouve pour son père, et ce qu’il perçoit de l’hotel. Il est très malin, et remarque vite les quelques règles qui régissent les horreurs qui se déroulent autour de lui. Et si la curiosité lui offre des mauvaises aventures, il est assez courageux. J’ai vraiment énormément aimé ce personnage.
Comme j’ai apprécié Wendy, qui elle, n’a rien de spécial, mais se retrouve dépassée par les événements. Qui se retrouve comme la personne mariée à un “addict” et qui s’inquiète que celui-ci dépasse encore les bornes. Elle semblait faible à des endroits, mais ça semblait cohérent.
Au fond, ce que j’ai moins aimé, ce sont les quelques longueurs qu’on retrouve durant la lecture, ou même, les flash-back qui parfois tournaient en rond.
Mais c’est une lecture que j’ai beaucoup appréciée. Je ne m’attendais pas à ça, et c’est vrai que j’avais beaucoup d’images du film de Kubrick que je n’ai pas vu, mais qu’on connaît même sans le vouloir.
Et l’air de rien, je n’ai pas envie de voir le film qui a plus l’air impressionnant et psychologique mais différent, que le livre qui est vraiment cool.