Et si vous pouviez connaître à l’avance le destin de votre enfant ? C’est ce qui arrive à Manon, juste après être tombée enceinte. Un rêve lui esquisse le futur. Problème : son fils Noé ne deviendra ni astronaute ni pilote de course, mais tueur en série… Doit-elle le croire ? Et surtout, comment élever cet enfant avec l’éventualité qu’il devienne un monstre ? Entre thriller et comédie noire, “Les petits meurtres de Noé” se promène sur le fil du rasoir, de tranches de vie en coupes sombres. Un premier roman aussi drôle que cruel écrit d’une plume acérée.
Famille : Dans une ruelle sombre
Personnage : Papaoutai
Rang : Parent 2
Défi : La figure du père est absente
Ce livre a été lu dans le cadre du Prix des auteurs inconnus 2023, puisqu’il fait partie des 5 lauréats de la catégorie littérature noire ! Je vous invite à découvrir ce prix qui permets de mettre en avant les auteurs autoédités ou édités dans des micros maisons d’éditions.
Que se passera-t-il, si vous aviez dans votre ventre, un enfant qui pourrait plus tard devenir un tueur en série ? Question ambiguë, tordue, que le livre se pose en nous proposant une histoire un peu fantastique avec des enfants prédéfinis.
L’héroïne se retrouve enceinte d’un enfant qui un jour tuera des gens, et tout cela chamboule complètement sa vie. Elle doit faire avec, prévoir le mal qu’elle va engendrer, et ne pas savoir quoi en faire.
J’avais une crainte avec ce livre, c’est que finalement ça ne soit pas aussi bien que le pitch le proposait. Si l’extrait m’avait intéressé, je craignais l’humour noir trop prononcé, le sarcasme et le cynisme ambiant.
Je me suis finalement retrouvé avec un récit touchant, poétique et surtout, marquant. On découvre l’héroïne, sa vie, sa famille qui n’a rien d’une famille et ses déboires dans la vie. Si le récit met du temps à s’installer, ça ne m’a pas dérangé. Le livre se lit vite, les phrases s’enchaînent, tout est fluide, c’est super agréable.
C’est ce que j’ai aimé le plus dans le livre : comment c’était écrit. En faisant preuve de justesse, d’humour, et de phrases qui s’enchaînent sans aucun souci, la lecture se veut fluide, et en même temps, nous tape en plein dedans.
Et notamment, bien que ce soit moins impactant pour moi qui ne suis pas mère, on nous présente une mère qui doit faire des choix dans son éducation, qui doit décider si elle aime son fils, ou si elle prend d’autres décisions. On est face à un vrai conflit interne, et c’est super intéressant de voir tout ce cheminement mental.
J’ai adoré la voir regarder son fils se mettre à correspondre à son destin, et faire des choix par rapport à ça. Je n’en dis pas plus, bien sûr, mais ça rajoute à l’écriture très réaliste du livre, et j’ai beaucoup aimé ses décisions, et même sa dernièredécision qui est assez particulière.
Je pense que ce livre mérite d’être lu. Au-delà d’un thriller, ou d’un policier, ou d’un livre de littérature noire en général, je pense qu’il démontre pas mal de choses sur notre société. Ou même sur la psychologie des meurtriers, et sur le personnage auquel on ne pense jamais : la figure de la mère de ces monstres.
Même si je ne suis pas mère, et que je pense que je ne peux pas me mettre à la place d’une d’entre elles, je trouve quand même le récit, bien amené pour répondre à cette question.
Ca m’a rappelé d’ailleurs la chanson “L’éternel féminin” de Juliette qui dit notamment :
“Si vous cherchez le Diable, vous trouverez la Femme
La gueuse, la traîtresse, la garce, la sorcière,
La fille de Borgia et la maman d’Hitler…”