Lorsqu’Absinthe Cattel s’engage dans la milice de Drak, elle ne s’attend pas à tomber sur une équipe de bras cassés. Accueillie par le déroutant capitaine Merlange, elle est chargée de mener l’enquête dans l’une des maisons de passe de la ville. Pour la jeune femme, qui a eu maille à partir avec la guilde des Travailleuses – et surtout avec l’une de ses employées –, c’est le pire endroit où être dépêchée. Car Liliane, sincère et flamboyante, est bien plus difficile à affronter que le quotidien absurde de la milice…
Famille : Dans un autre monde
Personnage : Lucy Pevensie
Rang : Enfant 1
Défi : Une porte sur la couverture
J’avais découvert l’extrait de ce livre durant le prix des auteurs inconnus, et j’avais pas mal accroché. Quand j’avais vu qu’il n’était pas sélectionné, je me le suis acheté malgré tout. Je me suis donc plongé dedans sans savoir exactement à quoi m’attendre, sinon mes souvenirs d’un récit a l’air chill, et agréable à lire au niveau des dialogues.
Je ne m’attendais juste pas à ce que cela soit à un mini coup de cœur. Mais en même temps, je dois saluer l’auteurice pour ce “premier tome” des Chroniques d’Arawin. Parce qu’Une idée d’incandescence, à tout d’un récit fini, bien écrit, et vraiment très agréable à lire. Et si je ne l’ai pas terminé immédiatement, c’est que j’avais d’autres choses avant à faire ou terminer de lire, sinon je l’aurais fini en un jour.
Mais de quoi ça parle ? D’Absinthe Cattel, une bien étrange personne, qui se retrouve dans une non moins étrange milice d’une ville pleine de crimes. On comprendra par là que l’univers tient de la fantasy, et qu’on nous présente donc Arawin, Drak et toutes ses guildes au fur et à mesure du récit.
D’ordinaire, je suis une personne qui peine à m’accrocher à l’univers. À comprendre par là : dans un récit je me tiens surtout aux personnages, aux rebondissements, et si j’apprécie l’univers, ça ne sera jamais l’élément que je préférerais. Mais ici, on a quelque chose d’incroyablement travaillé (en prouve les notes de bas de page) et plus que ça, qui m’a rappelé Terry Pratchett. Je sais que dans mes chroniques, je compare souvent, mais là vraiment, ça me donnait cette impression, avec les petits plus sur l’univers, les personnages a l’air décalé, la ville criminelle qui ne semble survivre que par miracle… Il y avait quelque chose d’absurde et drôle, tout en restant assez doux et impactant.
Drak m’a énormément plu dans sa conception. On est au-delà d’une “ville de criminels”, on est sur une critique d’une société qui vit comme elle peut par des crimes que ses habitants n’ont pas d’autres choix que de commettre s’ils veulent continuer de vivre. Et au milieu de tout ça, il y a une milice qui sert de blague vaseuse, qui est loin d’être resplendissante, mais dont font pourtant partie les personnages principaux. Plus pas mal d’humour venant de la part des habitants, des brigades aux noms improbables, aux guildes diverses et qui collaborent plus ou moins.
Alors quoi ? Alors, c’est vraiment très bien écrit et travaillé, pour nous décrire l’endroit et l’ironie de tout ça.
Et surtout, ça ne fait que rendre les personnages encore plus attachants. Absinthe a ce charme certain, de celle qui ne sait pas ce qu’elle veut, et qui doit apprendre à évoluer, pour garder l’amour qu’elle éprouve. Et j’ai aimé son développement de personnage, sur son orientation sexuelle, tout comme sur son identité propre. Ca sonnait juste, elle ne m’a pas ennuyé, et j’étais content de voir ses petits progrès. Il y a aussi Gabriel Merlange, ce capitaine dépassé, et soumis à un seigneur qui se moque bien de lui, mais dont la relation est bien plus ambiguë que tout le reste. J’ai vraiment adoré comment cette dernière était écrite, il y avait tout pour tomber dans les bas fonds de la toxicité, et j’ai trouvé au contraire que ce qui était à dénoncer l’était, et ce qui les maintenait en relation, était bien fait aussi. Mais avec Gabriel on a donc ce personnage blasé, qui passe davantage son temps alcoolisé que sobre, mais qui semble faire confiance à ses coéquipiers.
En fait, au-delà des personnages, j’ai aimé la Milice. Ses relations entre ses membres, la confiance qu’ils font entre eux, le fait que c’est d’un commun accord qu’ils reconnaissent ne pas être des justiciers. J’ai trouvé que ça les rendait tellement “humains”. J’adorais les voir réagir, interagir, et même quand ils échouaient, il y avait quelque chose d’appréciable.
Ce qui fait que durant toute ma lecture, de constater qu’au fond, il n’y avait pas de quête épique, de rebondissement grandiose, de retournement de situation magistral, mais juste la vie classique de gens qui tentent comme ils peuvent de pas se faire rouler dessus, ne m’a pas dérangé. Au contraire.
À noter aussi, que j’ai apprécié Liliane, qui bien qu’extérieure à la guilde, est un personnage tout aussi bien écrit : posée là comme le love interest, elle sait s’imposer, et si j’ai regretté qu’on ne la voit pas plus, et qu’on la voit souvent dans un lit, ça n’empêchait pas que c’était un personnage assez sympathique. De plus, moi qui suis frileux parfois avec l’érotisme, j’ai trouvé les scènes justes, bien écrites, et elles n’en faisaient pas trop.
Je ne m’attendais réellement pas à aimer autant ma lecture. Pourtant, force est de constater, qu’une fois que j’ai refermé le livre, je voulais un second tome. Ça tombe bien, il y en a un, et je vais aller le chercher directement vers l’auteurice à la Y/con.
Tombez dans ce premier tome des Chroniques d’Arawin. Vous plongerez dans un univers cynique, mais drôle, avec des personnages attachants, et une écriture assez douce, et surtout très fluide, rendant la lecture rapide.
“C’est horrible d’avoir des gens pour faire les choses à votre place : on ne peut pas s’empêcher de vouloir aller tout vérifier derrière eux”
“- Promets moi de ne jamais écrire tes mémoires. Tu racontes vraiment mal les histoires”
“Elle savait que la vie ne se vivait pleinement que dans ces instants-comètes qui ponctuaient la banalité de l’existence.