Angleterre, XIXe siècle. Adrian Meredyth est un artiste très en vue de Londres. Toujours suivi par son fidèle valet, il va de mécène en mécène en évitant soigneusement la vie mondaine qu’il abhorre. Malgré tout, il ne peut échapper aux réceptions raffinées de son bienfaiteur du moment, Lord Pelham. Mais alors qu’il y assiste à contrecœur, son hôte est assassiné et exposé dans une mise en scène macabre. Le meurtrier semble doté de capacités extraordinaires, et son identité risquerait de faire surgir les ombres de jadis… Une nuit, dix ans plus tôt, a bouleversé la vie de l’orphelin crasseux qu’Adrian était alors. Cette nuit qui a fait de lui un aristocrate exaucé, non seulement par le talent, mais également par un véritable démon à la langue bien pendue. Le discret valet qui l’accompagne partout n’est autre que Melmoth, l’un des seigneurs de l’Enfer, à qui il a abandonné son âme en échange de sa servitude. L’artiste décide de mettre à profit cet incroyable pacte pour traquer l’assassin, quitte à déraciner un passé tragique. Au croisement de Penny Dreadful et du Portrait de Dorian Gray, l’enquête morbide de La Rose des carcasses nous projette un tableau victorien aussi sublime qu’horrifique, aux côtés fantasques d’un démon malicieux, d’un esthète misanthrope et d’un dandy frivole. À savourer !
J’ai lu cet ouvrage pour le prix des auteurs inconnus !
Pour en savoir plus :
https://www.prixdesauteursinconnus.com/
https://www.facebook.com/prixdesauteursinconnus/
https://www.instagram.com/prixdesauteursinconnus/
https://twitter.com/prixdesai
Il est évident que ma lecture, m’a amené à me rappeler quelques livres que je lisais étant plus jeune, à l’époque où l’époque victorienne et son univers semblait plus présent dans mes lectures. Mais aussi, ça m’a un peu rappelé le manga Black Butler, sur le principe de démon serviteur et d’enquête menée, à l’époque victorienne.
Je tiens à le dire, parce que, clairement, je pense que ç’a aidé à ce que j’apprécie ma lecture. Le trope du démon, à l’époque victorienne, avec tout ce qu’il y a de plus élégant qui existe, j’avoue, c’est un peu un de mes spécifiques péchés mignons.
On découvre donc, Adrian, gamin des rues, devenant artiste reconnu en grandissant, grâce à la présence de Melmoth, son démon serviteur. Adrian est un personnage assez téméraire, haut en couleur, et qui, sait s’adapter aux mondes dans lequel il vit : riche comme privé.
Mais surtout, on découvre son entourage. Et une série de meurtres plus sordides les uns que les autres, qui ne semblent pas être produits par un humain.
J’ai apprécié ma lecture : comme j’ai dit plus haut, c’est un de mes tropes chouchou. Par contre… Là où Black Butler m’a lassé, La Rose des Carcasses a su m’offrir des personnages et des relations qui me paraissaient juste et vrais. Malgré quelques instants qui paraissaient subtilement moins “matures” au niveau de la plume, et qui me faisait l’effet d’un livre young adult plus que d’un livre de cette carrure, j’ai vraiment apprécié ce qui se crée. La relation entre Adrian et Melmoth, ou même Melmoth et Edgar. Ou même, les personnages mystérieux que sont Willoughby et Henriette, par exemple.
J’aimais beaucoup les dialogues, et comment les personnages interagissaient entre eux.
Plus que ça, l’autrice ose quelque chose de particulièrement plaisant : placer des éléments LGBTQ+ d’une diversité certaine, dans un ouvrage causant de l’époque victorienne. On retrouve donc un personnage bisexuel, une personne trans, et d’autres. Et qu’est-ce que c’est plaisant ! Surtout vu la justesse utilisée pour décrire tout cela, en rappelant bien sûr l’époque qui n’était pas propice à pareille personne.
Et bien entendu, il y a l’enquête. Mon plus grand regret est que l’enquête semble facile. Je savais qui avait commis le crime (enfin “les crimes”), et me doutait du côté plus fantastique qu’il n’y paraît de la chose. Je n’avais pas tout deviné (heureusement !), mais malgré tout, je n’ai pas eut d’effet de surprise.
Ce n’est pas tant un mal : le livre se concentre sur l’imaginaire, et s’est présenté dans l’imaginaire, pas dans le roman noir ! Et quel imaginaire. J’ai beaucoup aimé ce qu’on apprend sur les démons, et découvrir un peu leurs capacités.
Quant à l’écriture… Elle est ce qui divise le plus. Certains, vous diront que c’est son point fort : une écriture tout en élégance, avec des métaphores et figures de style à ne plus savoir quoi en faire. Si l’art nouveau avait eut un style littéraire (si ça se trouve il en a un), probablement que la Rose des Carcasses aurait ressemblé à ça. Tout en arabesque et en fioriture. (à moins qu’en fait ce soit le rococo…).
Et si c’est une qualité, qui permet de rentrer dans l’ambiance de l’époque, et dans le côté artistique dépeint par le personnage d’Adrian… Certains, vous diront que c’est son point faible : des détails inutiles, des longues descriptions, des moments où on ne souffle pas et où la fluidité du récit se perd par l’envie d’aller vérifier dans le dictionnaire tel ou tel mot.
Personnellement, je me place au milieu. J’ai apprécié l’écriture pour ce qu’elle offrait : une ambiance. Quelque chose de visuel et métaphorique. J’affectionnais pouvoir imaginer les choses avec ce que la narration me décrivait, et trouvait cela tantôt poétique, et tantôt parfaitement placé dans l’univers.
Mais : À mon goût, elle en fait trop. En effet, même les plus vieux classiques, écrits au mot payé, ne proposent pas autant de fioritures et descriptions qui à mon goût prenaient parfois trop de temps, et de choses pas si intéressantes. L’entrée dans le récit ne se fait alors que si on adore les écritures “compliquées”.
Je pense que l’autrice devrait trouver un entre deux. Atténuer le côté “too much” de cette façon d’écrire, et proposer des moments aussi fluides que ne le sont les dialogues.
Ma conclusion sera tout de même que j’ai apprécié ma lecture, et notamment les tropes utilisés, ou les personnages présentés. J’ai apprécié découvrir à la fin les quelques twists proposés. J’ai apprécié ce sous-entendu de suite possible qui me donne envie de l’avoir déjà dans les mains. Et si je suis neutre quant à l’écriture, et que certains passages me semblaient bien moins matures que le reste, il n’empêche que oui, je pense que j’en garderai toujours un bon souvenir.