« FONDRE SUR MA PROIE. JE LA SENS. ELLE EST PROCHE. C’EST ELLE, JE LA VEUX. » Quand un être innocent devient-il un prédateur ? Ce jour-là, à Londres, les enquêteurs découvrent le corps mutilé d’une jeune femme attachée à un lit. Meredith, profileuse renommée, est appelée sur la scène de crime. Sa spécialité : pénétrer dans l’esprit des déviants. Mais, pour la première fois de sa carrière, la voilà face à plus fort qu’elle. Confrontée aux secrets, mensonges et faux-semblants, Meredith n’a d’autre choix que de plonger dans les ténèbres. Sera-t-elle capable de surmonter ses propres démons ?
Ce livre a été lu dans le cadre du Prix des auteurs inconnus 2023, puisqu’il fait partie des 5 lauréats de la catégorie littérature noire ! Je vous invite à découvrir ce prix qui permets de mettre en avant les auteurs autoédités ou édités dans des micros maisons d’éditions.
Dès le départ, je n’ai pas accroché à la lecture de La Porte Oubliée. Dès le départ, il y avait quelque chose qui me chiffonnait. Au fond, peut-être que ce n’était pas mon type de livre, que je n’étais pas son type de public.
Pourtant, il y avait de nombreuses choses qui auraient pu me plaire : d’abord, les personnages, aux particularités évidentes. Eleemi et Meredith. Eleemi, qui est prostrée dans une angoisse sociale certaine, alors que son génie pour l’informatique semble redoutablement aider la police, et Meredith et son handicap nouveau, avec son côté profiler.
Dès le départ, le livre n’a pas su me convaincre. Si les passages avec Ama paraissaient les plus travaillés, les plus concrets, ceux qui étaient intéressants à mon goût, tous les autres me semblaient rapides, effleurant seulement la surface du personnage, et parfois manquant de saveur.
En effet, on sent bien que le livre a été écrit comme une série télévisée. Sauf qu’un livre n’est pas une série télévisée. Un livre permet d’explorer davantage les descriptions, les implications et les moments de narration concrets. À la place, ici, j’avais l’impression d’avoir surtout de l’introspection, et beaucoup de dialogues.
Admettons que nous n’ayons que des dialogues. Cela m’est arrivé d’apprécier des livres uniquement composés de dialogues. Mais, je trouve que pour un livre de littérature noire, c’est dommage, puisqu’il manque l’ambiance, le côté descriptif, viscéral de l’horreur, de l’enquête, des indices. Ainsi, le rythme s’en retrouve alors trop rapide dans le récit de La Porte Oubliée. Comment s’attacher à des personnages dont on ne découvre que la surface, pour certains ?
Par exemple, lorsque l’un des personnages dévoile son passé et son vécu à travers un long monologue dépourvu de verbes de dialogue. Cette approche n’a laissé en moi qu’une certaine perplexité quant aux motivations de ce passage. En conséquence, j’ai eu l’impression que le personnage manquait de profondeur et d’authenticité, ou qu’il délivrait des propos sans réelle pertinence dans le récit. Oui, dévoiler son passé, d’accord. Mais, le faire comme ça ?
Sans oublier, malheureusement, la présence de quelques oublis de mots, quelques erreurs aussi.
Au-delà de ça, il y a beaucoup trop de “show, don’t tell”, où les personnages se contentent de parler au lieu de montrer. Ce qui rend le récit difficile à imaginer. Il y a beaucoup trop de choses faciles à deviner, également. Même si oui, je me suis fourvoyé et n’ai pas deviné qui était le coupable. Finalement, la révélation restait intéressante, même si j’en aurais beaucoup à dire, mais je ne peux pas spoiler.
Il y a aussi un passage qui m’a semblé presque fantastique. J’aime beaucoup le profiling, mais pas quand celui-ci parait précis à 300% sans aucune explication, sans aucun autre passage montrant une telle prouesse ou expliquant comment le personnage fait.
Et, c’est vraiment dommage, parce que La Porte Oubliée, avait énormément de choses pour me plaire. D’abord, ce thème du parfum qui parait embaumer tout le récit au fur et à mesure. Le côté psychologique est sympa aussi, surtout approfondi à la fin, ce qui fait que j’ai un peu plus apprécié la fin. Le fait que le tueur paraissait partout et tout savoir. Et bien sûr, les “tropes” tels que la profileuse, l’informaticienne et les aspects des handicaps.
Seulement, le récit ne semble jamais vouloir aller au bout des choses, ne nous amène rien qui puisse nous permettre d’apprécier les personnages (ça dépend lesquels, bien entendu), et sonne comme une série télévisée écrite rapidement avec tout ce qui semble plaire ces dernières années. Je ne doute pas de la sincérité de l’auteur, et je me demande simplement si ce n’est juste pas mon genre ce type de livre (ce n’est pas la première fois qu’un livre policier notamment fait de dialogues, me passe par-dessus l’esprit), mais voici mon ressenti.
Je suis déçue, parce qu’il avait les moyens de me plaire, mais ne m’a jamais tellement permis de l’apprécier. C’est tout.