Un millénaire s’est écoulé depuis l’effondrement du monde et des civilisations humaines qui le dominaient. Malgré tous les fléaux infligés à leur espèce, les derniers survivants ont su rebâtir de nouveaux empires, un nouveau chapitre de l’Histoire des Hommes, tristement inspiré de celui de leurs prédécesseurs. Au Royaume des Croyants, où les femmes n’ont valeur de pions sur l’échiquier des puissants au pouvoir, Rozen devra choisir entre l’honneur de sa famille et la liberté. Entre le poids d’un mariage forcé, et celui d’un masque, de plus en plus lourd à porter. Mais surtout, lever le voile des illusions de cette nouvelle civilisation amnésique, avant que La Nuit se répande sur le monde. Une quête de sens, d’identité et de liberté, où les apparences se révèlent toujours trompeuses.
Famille : Dans une ruelle sombre
Personnage : Remus Lupin
Rang : Cousin 1
Défi : Il y a le mot “nuit” dans le titre
Ce livre a été lu dans le cadre du Prix des auteurs inconnus 2023, puisqu’il fait partie des 5 lauréats de la catégorie imaginaire ! Je vous invite à découvrir ce prix qui permets de mettre en avant les auteurs autoédités ou édités dans des micros maisons d’éditions.
Pour le début du prix des auteurs inconnus, on peut dire que je commence fort, puisque je commence par la lecture d’un “gros” livre. La Nuit fait en effet à peu près 600 à 700 pages (ça dépendait de comment j’agrandissais mon application de lecture), et est donc assez dense. Mais si l’extrait ne m’avait pas déçu, le reste non plus.
Tout n’était pas parfait, aussi, je vais ainsi eh bien… Rédiger une chronique comme il se doit.
Commençons par le commencement. Ce que le livre nous annonce, ce qu’il nous promet : une histoire avec un peu de fantastique en fond, qui reste subtil et en fond, dans un monde futuriste, mais en fait rétrogradé, proche de l’époque des Misérables. Je fais le parallèle, parce qu’il y a quelques moments qui m’y ont fait penser.
On nous présente un monde un chouïa dystopique, sinon proche de cette époque où les nobles faisaient ce qu’ils voulaient, quand les pauvres trinquaient pour eux.
J’ai bien aimé comment c’était posé, comment chaque personnage provient d’un environnement différent, et que chacun nous fasse découvrir une facette de l’univers. J’ai apprécié le discours sur les femmes, bien qu’il soit simple, il reste un tant soit peu marqué et marquant. Notamment pour Rozen.
Qu’une héroïne se cache sous des doublures de maquillages, pour éviter de devoir être cette femme qu’on donne à marier, m’a pas mal plu. C’est dommage, d’ailleurs, qu’elle subisse finalement les aléas d’une romance qui ne m’a fait ni chaud ni froid, bien que je l’aie comprise, en termes de raisons et d’écriture, j’aurais des choses à redire. Seulement, je ne peux pas le faire sans spoiler, aussi, je ne peux pas le faire ici.
J’ai apprécié Rozen et son petit jeu, son rôle de personnage central, de femme qui se bat pour ce qu’elle veut, pour sa liberté.
Du reste, on découvre bien sûr d’autres personnages “principaux”, comme Swen, qui m’a intéressé grâce à son rôle de sidekick, puisque au final, on ne voit pas le “prince” (enfin le garde dans ce cas), mais son bras droit, et c’est plutôt rare pour être cité. On rencontre aussi Olem, qui fera écho au début du livre, et Isore, qui m’a fait penser à une Fantine pour qui le malheur et la malchance semblent quotidiens. C’est d’ailleurs celle qui m’a le moins touché, parce que je ne me suis pas senti impliqué dans son histoire, pourtant horrible, qui montre un autre aspect important de la société et des femmes.
Néanmoins, si je parle surtout des personnages plus que de l’histoire, c’est puisque l’histoire dépend de ses personnages. Il y a une chose que j’ai appréciée dans “La Nuit”, c’est que ses personnages résonnaient réellement. Ils étaient vivants. Ils avaient cet attrait que j’apprécie dans l’écriture de ceux-ci, des dialogues corrects, une profondeur d’existence qui sent qu’ils sont travaillés, qu’ils ne sont pas juste des clichés d’eux-mêmes.
Et c’est aussi pour ça que j’ai un tant soit peu moins aimé vers la fin. Parce que ces personnages résonnants perdaient quelque peu de leurs saveurs pour devenir le cliché de leur “trope” de base, au lieu d’en devenir plus complexe.
Il y a aussi une chose que j’ai appréciée dans l’ouvrage, c’est le côté politique. J’ai… Beaucoup de mal avec la politique, je n’aime pas la fantasy politique. La Nuit n’est pas de la fantasy politique, mais on retrouve pas mal de batailles politiques avec Le Masque de Loup, ou même Rozen, et je dois admettre que c’était agréablement bien fait, pas lourd, pas ennuyant. Ça coulait de source, et les dialogues et batailles de mots étaient plaisants.
En soi, cela démontre une certaine qualité d’écriture, et un travail réel sur tout ce qui fait pour finir la saga de La Nuit.
Et petite chose : j’ai beaucoup apprécié ce personnage du Masque du loup, bien que j’aie quasiment deviné à l’instant son secret.
Finalement, si la fin peut laisser sur sa faim, j’ai appris que l’autrice s’était amusée à écrire 1500 pages avant de les couper par tome et… Je dois admettre que c’est assez audacieux et intéressant. Donc ça ne m’a pas dérangé, mais j’avoue que mon attrait s’est essoufflé sur la fin, et je ne sais pas si je lirai la suite.
Même si je pense que l’ouvrage vaut la peine d’être lu, et que malgré sa longueur, je ne me suis pas ennuyé, pas avant les 100 dernières pages. C’est plaisant, bien écrit, réfléchi, bref, on était proche du coup de cœur.